Infectiologie

Grippe aviaire : un américain hospitalisé avec un H5N5 à potentiel pandémique

Une nouvelle souche H5N5 a été observée aux États-Unis chez un patient hospitalisé pour une grippe aviaire, souche différente des H5N1 ou des H5N2 observées jusqu'ici, et dont le potentiel pandémique serait plus élevé que ce qui a été observé jusqu’à présent.

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  • 17 Novembre 2025
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    Selon le département de la santé de l'État de Washington, un habitant de Washington a été hospitalisé pour une grippe aviaire. Il serait infecté par une souche du virus H5N5 qui n'avait jamais été observée chez l'homme auparavant (H5N1 ou H5N2 jusqu'ici). Le patient, hospitalisé depuis le début du mois, est décrit comme un résident âgé du comté de Grays Harbor souffrant de problèmes de santé sous-jacents.

    Même si les autorités sanitaires et agricoles, locales et nationales, ne savent pas exactement comment il a contracté le virus, elles soupçonnent qu’il ait pu être exposé au virus par le biais de volailles élevées dans son jardin. Le virus se transmet par la salive, le mucus et les excréments des animaux, ou par le lait des vaches laitières. Le risque général de grippe aviaire augmente à la fin de l'automne et en hiver, lorsque les oiseaux migrent et entrent en contact avec d'autres animaux, tels que les volailles élevées dans les jardins.

    Une épidémique qui incube depuis 3 ans aux USA

    La grippe aviaire infecte les oiseaux sauvages dans le monde entier depuis des décennies, mais la dernière épidémie de volailles et de bétail aux États-Unis a débuté en janvier 2022 où elle s'est davantage propagée parmi les mammifères que les années précédentes.

    Selon les US Centers for Disease Control and Prevention (CDC), près de 70 autres cas humains de grippe aviaire ont été signalés aux États-Unis dans le cadre de cette épidémie. Une personne âgée souffrant de pathologies sous-jacentes est même décédée en janvier 2025. Bien qu'un petit nombre de cas humains aient été graves, la plupart des personnes infectées ont eu des symptômes bénins, tels que des yeux rouges et de la fièvre, selon les CDC.

    La majorité des personnes qui ont contracté la grippe aviaire au cours de cette épidémie travaillent en contact étroit avec des animaux. On a recensé 41 cas chez des personnes travaillant avec du bétail et 24 cas chez des éleveurs de volailles. Deux autres cas ont été exposés à des animaux autres que ceux répertoriés par le CDC, et dans trois cas, l'exposition était inconnue.

    Potentiel pandémique en évolution constante

    Aucun cas de transmission interhumaine du virus n'a encore été signalé aux États-Unis, mais les responsables de la santé publique de l’état de Washington contactent les personnes qui auraient été en contact étroit avec le patient de Grays Harbor afin de vérifier l'apparition de symptômes et de leur proposer des tests et un traitement.

    Même si le risque global pour la population est faible, le virus a toujours un « potentiel pandémique », selon le Dr Richard Webby, directeur du World Health Organization Collaborating Centre for Studies on the Ecology of Influenza in Animals and Birds. Interviewé par CNN, il a déclaré que le virus doit encore faire un saut mutationnel pour s’adapter et passer du canard à l’homme. Cela dépend de plusieurs facteurs biologiques et personne ne connaît la probabilité pour que cela se produise et quand, mais il ne parierait certainement pas sur le fait que ce H5N5 ne peut pas faire ce saut d’espèce.

    Maintenir les mesures de protection et la vaccination contre la grippe hivernale

    Il s'agit du premier cas de grippe aviaire chez l'homme signalé aux États-Unis depuis neuf mois, et les CDC affirment que le risque que représente ce virus pour le grand public reste faible.

    Les CDC recommandent cependant à toute personne travaillant en contact étroit avec des animaux de porter un équipement de protection approprié et de faire preuve de prudence à proximité des excréments animaux. Il convient à toutes les autres personnes d’éviter de toucher les oiseaux morts sans protection.

    Ils recommandent également de se faire vacciner contre la grippe. Bien que le vaccin antigrippal classique ne protège pas contre la grippe aviaire, il réduit le risque, même faible, qu'une personne soit infectée par les deux virus à la fois et que le virus de la grippe aviaire mute alors en une souche avec des capacités de transmission inter-humaine et qui se propagerait facilement parmi les humains.

     

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