Onco-Thoracique

Tumeur thymique au stade métastatique : résultats de l’essai PECATI

Malgré la rareté des tumeurs épithéliales thymiques et le manque d’options thérapeutiques, l’essai PECATI ouvre une voie prometteuse avec l’association pembrolizumab-lenvatinib, alliant efficacité notable et toxicité encore sous surveillance.

  • Nerthuz/iStock
  • 24 Octobre 2025
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    Les tumeurs épithéliales thymiques (TETs) sont des tumeurs rares intrathoraciques médiastinales antérieures avec une incidence en France d’environ 250 nouveaux cas /an. Ces tumeurs sont subdivisées en 2 groupes : les thymomes (avec plusieurs sous-types histologiques dont le plus agressif est le thymome B3), et les carcinomes thymiques (10% des tumeurs épithéliales thymiques).

    Au stade métastatique, il est indiqué en première ligne une chimiothérapie à base de platine. Mais en cas de rechute ou de tumeur réfractaire, le standard de prise en charge est mal défini. Des anti VEGF peuvent être proposés en fonction de l’histologie (sunitinb, lenvatinib). L’immunothérapie est proposée uniquement dans des essais cliniques, car il existe un fort taux d’effets secondaires auto-immuns immuno-induits rapportés dans ces tumeurs. Cependant, les essais sous immunothérapies ont montré un moindre risque d’auto-immunité induite dans les thymomes B3 et carcinomes thymiques. 

     

    L’essai PECATI

    Dans ce contexte l’essai PECATI de phase II propose une association avec le lenvatinib (antiVEGF) et le pembrolizumab (anti PD1) au stade métastatique avancé dans les thymomes B3 et carcinomes thymiques, avec une efficacité démontrée.

    Entre 2022 et 2024 un total de 43 patients ont été inclus entre la France, l’Italie et l’Espagne. L’âge médian à l’inclusion était de 57 ans. 84% étaient atteints d’un carcinome thymique (n=36) et 16% d’un thymome B3 (n=7). La moitié des patients à l’inclusion avaient bénéficié de ≥2 lignes de traitements au stade métastatique. Après un suivi médian de 10,6 mois, l’étude satisfaisait son critère de jugement principal avec un taux de survie sans progression à 5 mois de 88,4% [IC90% : 79,8-96,7]( > 68,8%).

     

    Toxicité & évènements indésirables

    Cependant la toxicité de l’immunothérapie reste une préoccupation avec la survenue d’évènements indésirables graves de type auto-immuns nécessitant un monitoring adapté.

    Les effets indésirables de tous grades ont été rapportés dans 98 % des patients dont les principaux étaient l’hypothyroïdie et l’asthénie. Les évènements indésirables auto-immuns de grade 3 ou plus ont été rapportés chez 14 % des patients comprenant entre autre une cytolyse hépatique, une colite, pneumopathie, et une dysfonction cardiaque avec myocardite. Aucun décès lié au traitement n’a été rapporté.

    Dans ces maladies rares aux ressources thérapeutiques limitées au stades avancés, l’association pembrolizumab-lenvatinib est une association intéressante. Cependant, la toxicité auto-immune sous immunothérapie reste une préoccupation majeure, avec la nécessité d’identifier et de mieux sélectionner les patients à risque et ceux qui bénéficieraient d’un tel traitement. L’ITMIG (International Thymic Malignancy Interest Group), a eu son congrès annuel qui s‘est déroulé début octobre 2025 à Milan. A cette occasion, plusieurs études en cours de phase précoces ont été présentées. Des thérapies ciblées et immunothérapies dans ces pathologies sont à l’étude, toujours sous haut contrôle des toxicités.

     

     

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