Pneumologie
Asthme : nombreux malades en rémission prolongée
Selon une étude canadienne, chez 30 % des adultes diagnostiqués asthmatiques, la maladie est en rémission plusieurs années après. Les explorations fonctionnelles sont indispensables pour asseoir le diagnostic.
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Parmi des adultes ayant eu un diagnostic d’asthme dans les cinq années précédentes, un examen complet ne retrouve pas de signe de la maladie chez près d’un tiers d’entre eux alors qu’ils ne prennent plus aucun traitement. C’est ce que montre une étude publiée par une équipe canadienne dans Jama.
Cette étude de cohorte prospective multicentrique a été conduite dans 10 villes du Canada entre 2012 et 2016. A partir d’un vaste panel d’adultes interrogés par téléphone, les chercheurs ont identifié des personnes qui avaient un diagnostic d’asthme posé par un médecin. 701 d’entre elles ont alors subi des tests systématiques pour confirmer l’existence d’un asthme cinq années après le diagnostic initial. Les asthmes inclus dans l’étude peuvent être considérés comme légers, seulement 40 % des patients suivaient un traitement de fond et ceux sous corticothérapie orale à long terme étaient exclus.
Rémission prolongée
La démarche diagnostique utilisée dans l’étude a débuté par un test de réversibilité classique. La positivité de ce test a permis de considérer un certain nombre de participants comme asthmatiques. Ceux qui n’avaient pas de réversibilité ont suivi un test à la métacholine, les positifs étant considérés asthmatiques. Chez les négatifs, le traitement contre l’asthme a été arrêté par paliers. Le test à la métacholine a ensuite été refait, les personnes négatives étant alors considérées non asthmatiques et suivies pendant encore un an pour vérifier qu’aucun symptôme d’asthme ne se manifestait.
Les résultats sont surprenants puisque près de 30 % des personnes incluses dans l’étude n’ont plus de symptômes d’asthme à la fin du suivi alors qu’elles ne prennent plus aucun traitement. Les auteurs ont également trouvé que la moitié d’entre elles n’avaient pas eu d’explorations fonctionnelles respiratoires lors du diagnostic initial d’asthme. On peut donc penser que parmi les patients de l’étude, il existe bien une proportion de patients en rémission mais aussi certains qui avaient eu un diagnostic erroné à l’origine. Même s’il est cliniquement facile, le diagnostic d’asthme doit donc toujours être documenté par des mesures fonctionnelles.
D’après un entretien avec le Pr Alain Didier, pneumologue, CHU de Toulouse

Hollingsworth HM, O’Connor GT. Asthma—Here Today, Gone Tomorrow? JAMA. 2017;317(3):262‑3.











