Allergologie
Rhinite allergique : l'immunothérapie raccourcie ne marche pas
Une immunothérapie (sublinguale ou sous cutanée) raccourcie à 2 ans n'améliore pas les symptômes de la rhinite allergique sur le long terme versus placebo.
- oocoskun/epictura
Chez les patients souffrant de rhinite allergique saisonnière modérée à sévère, la prise pendant deux ans de comprimés d'immunothérapie par voie sublinguale ou une immunothérapie sous-cutanée de 2 ans n’est pas significativement différente du placebo pour améliorer les symptômes au niveau du nez lors de l'évaluation à 3 ans.
Ce sont les résultats d’une étude randomisée en double-aveugle, à 3 bras et double-placebo, publiée dans le numéro du 14 février du JAMA.
Une étude randomisée en double aveugle
Les chercheurs de l'Imperial College London ont randomisés 106 adultes souffrant de rhinite allergique saisonnière modérée à sévère en 3 groupes : deux années d'immunothérapie sublinguale (n = 36, comprimés quotidiens contenant 15 μg d'allergène majeur Phleum p 5 et une injection mensuelle de placebo) versus deux années d'immunothérapie sous-cutanée (n = 36 ; injections mensuelles contenant 20 μg de Phleum p 5 et des comprimés de placebo ; n = 36) et un double placebo (n = 34). Un test de provocation aux allergènes au niveau du nez a été réalisé avant le traitement, à un et deux ans de traitement, et à trois ans (1 an après l'arrêt du traitement sublingual).
Un résultat négatif pour l’immunothérapie raccourcie
Parmi les 106 participants randomisés (33,5 ans d’âge moyen et 34 femmes), 92 ont terminé l'étude à trois ans. Les chercheurs démontrent que le traitement pendant deux ans avec l'immunothérapie ou l’immunothérapie aux pollen de graminées, qu’elle soit sublinguale ou sous-cutanée, n'étaient pas suffisants pour obtenir une amélioration de la réponse allergique au niveau du nez lors de l’évaluation à 3 ans.
En pratique
La rhinite a des effets majeurs sur la qualité de vie, le sommeil et la performance au travail et à l'école. Il a été démontré que trois années de traitement continu par immunothérapie sous-cutanée (injection) ou immunothérapie sublinguale (comprimés) améliorent les symptômes au niveau du nez pendant au moins deux ans après l'interruption du traitement.
Les directives internationales concernant l'immunothérapie recommandent un minimum de 3 ans de traitement avec les deux méthodes thérapeutiques actuellement validées : sous-cutanée et sublinguale. Si un traitement de 2 ans avait pu démontrer à long terme un bénéfice sur l'efficacité, cela aurait pu représenter des économies de coûts et un confort améliorés pour les patients.
On ne savait pas si une immunothérapie raccourcie pouvait apporter les mêmes bénéfices sur le long terme, ce qui aurait permis de réduire les coûts de traitement, les inconvénients pour les patients et les événements indésirables.
L’échec de cette étude doit amener les médecins allergologues à continuer à suivre les recommandations établies de traitement qui fixent une durée d’au moins 3 ans.











