Cardiologie
HTA : intérêt d’un comprimé avec 4 antihypertenseurs au quart de leur dose
Un essai pilote suggère que donner aux hypertendus une pilule unique composée de quatre antihypertenseurs au quart de leur dose habituelle est un moyen intéresant de contrôler la pression artérielle.
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En plus d'être plus facile à prendre et à titrer que de multiples médicaments associés avec une titration progressive, dans une stratégie type SPRINT, une « quadripill », contenant quatre antihypertenseurs au quart de leur dose habituelle, permettrait de réduire la pression artérielle de manière performante. En effet, cette association d’emblée à faible dose permettrait de compenser les variations interindividuelles de la réponse aux différents médicaments par la mise à profit d'une combinaison de modes d'action. C’est la conclusion de l'étude qui est publié dans The Lancet.
Des résultats prometteurs
Tous les patients ont atteint une pression artérielle au-dessous de 140/90 mmHg tout en prenant la « quadripill », contre 33% en prenant un placebo, et 83% ont atteint une pression artérielle ambulatoire inférieure à 135/85 mmHg, contre 39% dans le groupe placebo.
Les événements indésirables sont modeste et ne sont pour la plupart pas liés au traitement. Les patients ont des augmentations significatives de la créatinine et des niveaux de glucose pendant la phase de « quadripill », mais pas plus de 12%. Le comprimé a été simple à avaler.
Une étude en cross-over
Il s’agit d’une étude pilote, randomisée, versus placebo, en double-aveugle et cross-over sur 18 malades. La « quadripill » contenait 4 antihypertenseurs au quart de leur dosage habituel c’est-à-dire : de l’irbesartan à 37,5 mg, de l’amlodipine à 1,25 mg, de l’hydrochlorothiazide à 6,25 mg et de l’aténolol à 12,5 mg au sein d’un seul comprimé qui est pris une fois par jour.
Les malades ont été recruté et traités en ville et ont été randomisés entre les 2 groupes « quadripill » ou placebo pour 4 semaines avec 2 semaines de wash-out entre les séquences inverses. Le critère principal était la réduction de la pression artérielle ambulatoire systolique des 24 heures et il était analysé en intention de traitement.
Une forte réduction de la pression artérielle
La pression artérielle ambulatoire systolique des 24 heures sous « quadripill » est, en moyenne, 19 mm Hg plus basse pendant les 4 semaines de traitement par la quadrithérapie que les 4 semaines de placebo, alors qu’une monothérapie réduit généralement cette pression artérielle de 9 mm Hg. La pression artérielle au cabinet du médecin est 22,4 / 13,1 mm Hg inférieure (p<0.0001).
En pratique
Un bénéfice théorique majeur de la quadrithérapie au quart de dose est l'avantage de mettre en place un traitement basé sur une combinaison très efficace et bien tolérée, avec moins de problèmes de prise et de titration.
Les réductions de pression artérielle et la tolérance sont excellentes.
Ainsi, l'initiation d'un traitement combiné à des doses très faibles pourrait permettre à de nombreux patients d’atteindre les objectifs de pression artérielle observés dans des études de stratégie additive comme SPRINT, sans les multiples étapes de titrage.
Cependant, la « quadripill » a besoin d’être testée dans une comparaison directe de bonne taille contre les approches de soins échelonnés et également par rapport aux bithérapies et trithérapies actuellement disponibles.











