Onco-thoracique

Cancer du poumon : la pollution de l'air, un facteur de risque à ne pas négliger

Une revue de l’IASLC (International Association for the study of Lung Cancer) encourage le monitoring de la qualité de l’air des patients, la pollution étant un facteur de risque de développer un cancer du poumon.

  • torwai/iStock
  • 18 Octobre 2023
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    Le deuxième facteur de risque de cancer du poumon, après le tabac, est l’exposition a un air pollué.

    Si la pollution et le tabac semblent avoir un effet synergique dans le développement de la pathologie, la pollution de l’air peut aggraver le pronostic des patients.

    Les mécanismes de carcinogénèse des éléments pollués de l’air

    Ce travail, à l’initiative de l’IASLC a permis d’analyser les polluants de l’air, dont les particules fines (PM2,5 et PM10 = particules en suspension de la matière dont le périmètre est ≤ 2,5 micromètres ou ≤ 10 micromètres) ainsi que les divers gaz dont le dioxyde d’azote (N02).

    Les polluants de l’air que sont les PM2,5 et les PAHS (hydrocarbures polycycliques aromatiques) pénètrent profondément dans les bronchioles alvéolaires au niveau le plus étroit et sont intégrées à la circulation sanguine créant ainsi un état inflammatoire chronique. Par ailleurs, des travaux de recherche récents montrent qu’une exposition prolongée aux polluants de l’air entrainent des mutations génétiques pouvant mener à la carcinogénèse.

    Notre mode de vie urbain, un facteur de risque majoré

    D’après ce travail, les populations vivant dans des environnements pollués ont plus de risque de décéder d‘un cancer du poumon que celles qui vivent dans des zones avec une meilleure qualité de l’air, et ce, que le pays soit un pays à revenus élevés ou faibles d’un point de vue économique. L’incidence du cancer du poumon est ainsi plus élevée chez les individus vivant dans des zones à forte densité de population, avec un niveau socio-économique plus faible et vivant proche des grands axes autoroutiers.

    La pollution de l’air et les changements climatiques que nous vivons sont intimement liés. La combustion des énergies fossiles responsables de l’effet de serre entrainent le réchauffement climatique mais favorise aussi la dégradation de l’air.

    Une problématique incontournable

    Un des défis à venir de notre société est de monitorer la qualité de l’air, afin de pouvoir informer les populations et les encourager, quand cela est possible, à prendre des chemins alternatifs à ceux plus pollués. L’Europe et les pays d’Amérique du nord surveillent et développent des systèmes de prévision des évènements de pollution. Mais pour de nombreux autres pays, les infrastructures manquent et ne permettent pas ces révisions ni de potentielles politiques de prévention.

    Les conclusions de cette revue sont les suivantes : 1) la pollution de l’air étant un facteur de risque de cancer du poumon, il devrait être intégré dans les modèle de prédiction, ainsi que dans l’histoire médicales des patients concernés ; 2) une prévention de l’exposition à la pollution par des mesures de surveillance semble indispensable pour préserver les populations de diverses pathologies dont le cancer du poumon.

     

     

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