Diabétologie

Metformine : l'ANSM rappelle comment limiter le risque d'acidose lactique

L'acidose lactique est un effet indésirable connu de la metformine. Mais ce risque est bien évitable. L'ANSM refait le point sur tout ce qu'il faut savoir pour éviter la survenue de cette complication potentiellement mortelle.

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  • 01 Jun 2023
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    L'acidose lactique est un effet indésirable connu de la metformine, et « peut conduire au décès en cas de prise en charge trop tardive » rappelle l'Agence Nationale de Sécurité des Médicaments (ANSM) dans un communiqué destiné à rappeler comment en limiter les risques de survenue.

    Elle insiste sur les situations susceptibles de favoriser son apparition, les signes d'alerte et les précautions de prescription et de suivi. Une piqûre de rappel qui ne fait jamais de mal. 

    Connaître les situations à risque et les signes évocateurs

    Traitement de première ligne du diabète de type 2, la metformine est éliminée par le rein, l'ANSM rappelle donc que « le risque d'acidose lactique augmente en cas de dégradation de la fonction rénale » mais aussi en cas de maladie cardio-respiratoire ou de sepsis.

    Et pour mémoire, l'ANSM liste les signes cliniques évocateurs d'acidose lactique parmi lesquels : vomissements répétés, douleurs abdominales, douleurs musculaires diffuses, sensation de malaise et grande fatigue, difficultés respiratoires ou encore diminution de la température corporelle et du rythme cardiaque.

    En cas de signes cliniques évocateurs, l'agence insiste « l'arrêt de la metformine de manière temporaire [...] est sans danger tandis que le risque d'acidose lactique peut être fatal ». Un traitement qui doit aussi être interrompu en cas d'administration de produits de contraste iodés ou de déshydratation.

    Des règles de prescription à respecter pour éviter ce risque tout à fait « évitable »

    Un risque que l'ANSM souligne donc comme évitable et c'est là tout l'enjeu de sa communication. Pour cela, l'agence rappelle quelques règles de prescription. En premier lieu, il s'agit respecter le schéma posologique adapté à la fonction rénale et de contrôler régulièrement la clairance de la créatininémie du patient traité.

    Ensuite il faut avoir en tête les contre-indications et bien évidemment les respecter : l'insuffisance rénale sévère (clairance inférieure à 30 ml/min) sur laquelle insiste particulièrement l'ANSM, tout type d'acidose métabolique, pré-coma diabétique, toute affection aiguë ou décompensation de maladie chronique (infarctus récent, insuffisance cardiaque décompensée, insuffisance respiratoire...), alcoolisme aigu ou chronique ou encore insuffisance hépatocellulaire.

    Enfin, une vigilance sur les interactions médicamenteuses limitera aussi les risques de survenue d'une acidose lactique d'un patient sous Metformine. Parmi ces traitements, on retient : certains anti-hypetenseurs, les diurétiques, les AINS, les sulfamides et les aminosides. Co-administrés avec la metformine, ils peuvent en augmenter la concentration plasmatique et des ajustements posologiques peuvent alors être nécessaires.

    Limiter aussi les risques en informant le patient

    La réduction du risque d'acidose lactique sous metformine passe aussi par l'information du patient. Il est donc important d'expliquer au patient ce risque, de lui préciser les situations à risque, la nécessité de maintenir une bonne hydratation dans ces cas-là et lui lister explicitement les signes d'alerte devant le conduire à consulter en urgence.

     

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    JDF