Infectiologie

Infection virale : les femmes seraient mieux protégées avec un gène de plus

Une copie supplémentaire du gène UTX pourrait renforcer la fonction antivirale des cellules NK chez les femmes, ce qui les protégerait des formes aiguës d'infections virales.  

  • Gorodenkoff/IStock
  • 20 Mars 2023
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    Une infection virale ou virose désigne une maladie due à la transmission d’un virus, par voie directe ou indirecte, d’un patient contaminé à un autre. On distingue différentes formes d'infections virales comme le VIH ou l'hépatite C et B. D’après différentes recherches, les maladies infectieuses sont généralement plus graves chez les hommes que chez les femmes.

    Une récente étude publiée dans la revue Nature Immunology a suggéré que cette différence pourrait s’expliquer par la présence d’une copie supplémentaire d’un gène chez les femmes. 

    Le gène UTX renforcerait l’action antivirale des cellules NK des femmes 

    Lors de leur étude, les scientifiques de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA) ont étudié des lymphocytes natural killers (NK) humains et de souris mâles et femelles. D’après leurs résultats, les cellules féminines détiendraient une copie supplémentaire d'un gène lié au chromosome X, appelé UTX, qui agit comme un régulateur épigénétique pour renforcer la fonction antivirale des lymphocytes NK, tout en diminuant leur nombre.

    "S'il est bien connu que les hommes ont plus de lymphocytes NK que les femmes, nous ne comprenions pas pourquoi le nombre accru de lymphocytes NK n'était pas plus protecteur lors d'infections virales. Il s'avère que les lymphocytes NK des femmes contiennent plus d'UTX que ceux des hommes, ce qui leur permet de lutter plus efficacement contre les infections virales", a précisé le Docteur Maureen Su, co-auteur principal de l'étude et professeur de microbiologie, d'immunologie et de génétique moléculaire, ainsi que de pédiatrie à la David Geffen School of Medicine de l’UCLA.

    Gène UTX : une évolution des traitements contre les infections virales ?

    Au cours de l’étude, les chercheurs ont remarqué que ce phénomène est réel même lorsque les souris ne présentent pas de gonades. Selon eux, cela signifie que le gène UTX n'est pas lié aux hormones. En effet, les souris femelles ayant une faible expression d'UTX ont plus de lymphocytes NK qui n'étaient pas en capacité de lutter aussi efficacement contre l'infection virale. "Cela implique que l'UTX est un déterminant moléculaire essentiel des différences sexuelles dans les lymphocytes NK", a affirmé Mandy Cheng, auteure principale de l’étude et étudiante diplômée en biologie moléculaire à l’UCLA.

    Pour les responsables de l’étude, ces résultats pourraient permettre de faire évoluer les traitements antivirales vers un modèle de médecine personnalisée qui prend en compte la génétique, l'environnement et d'autres facteurs qui influencent la santé et le risque de maladie. 

     

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