Onco-Sein
Cancer du sein localisé, BRCA muté : l’olaparib allonge la survie globale
Depuis Mars 2022, l’olaparib est utilisé comme traitement dans le cancer du sein. Les résultats de l’essai de phase III OlympiA confirme son intérêt au prix d’une bonne tolérance.
- Mohammed Haneefa Nizamudeen/iStock
Les résultats de l’analyse intermédiaire de l'essai de phase III OlympiA, publié en 2021 dans le NEJM, avaient démontré un bénéfice de l’olaparib en survie sans maladie invasive et à distance, administré en adjuvant, chez des patientes BRCA mutées, présentant un cancer du sein précoce, HER2neg.
Sur la base de ces 1er résultats, l’olaparib a obtenu une autorisation d'accès précoce en Mars 2022, en monothérapie ou en association à une hormonothérapie en adjuvant pour des cancers du sein précoces, à haut risque HER2neg, BRCA1/2 mutés, précédemment traités par chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante.
OlympiA : un bénéfice de l’olaparib chez qui ?
L’essai OlympiA, incluait les patientes BRCA mutés présentant un cancer du sein localisé de type triple négatif, ayant soit une maladie résiduelle après chimiothérapie néoadjuvante, soit un pN+ ou pT2-T4N-avec chimiothérapie adjuvante. Les patientes présentant une tumeur RHpos pouvaient également être incluses si elles avaient un score CPS+ECG ≥ 3 après une chimiothérapie néoadjuvante ou si plus de 4 ganglions étaient envahis en cas de chimiothérapie adjuvante.
Au total, 1 836 patientes ont participé à cet essai avec un âge médian de 42 ans, des tumeurs le plus souvent triple négatif (82,2 %). Parmi elles, 72,2 % présentaient une mutation BRCA1 et 27,1 % une mutation BRCA2.
Un bénéficie en survie globale pour toutes
Avec une médiane de suivi de 3,5 ans, il existe un bénéfice en survie globale de l'olaparib par rapport au placebo avec un HR à 0,68 (IC 95 % 0,47 – 0,97 ; p = 0,009). À quatre ans, le bénéfice absolu en survie globale est de 3,4 % (survie globale de 89,8 % avec l'olaparib versus 86,4 % pour le bras placebo), 7,3 % pour la survie sans maladie invasive (82,7 % et 75,4 % respectivement) et 7,4 % pour la survie sans maladie à distance (86,5 % et 79,1 % respectivement).
L’ensemble des sous-groupes semble tirer le même bénéfice de l’olaparib, que les patientes soient BRCA1 ou 2, triple négatif ou récepteurs hormonaux positifs, chimiothérapie néo ou adjuvante, avec utilisation ou non de sel de platine.
Au prix d’une bonne tolérance
L’olaparib était administré à la dose de 300 mg 2x/jour, pendant une durée totale de 1 an. Les effets secondaires les plus fréquents ayant conduit à un arrêt de traitement étaient les nausées (2,2 %), l’anémie (1,8 %), la fatigue (1,6 %) et la neutropénie (1 %). Finalement, 76,1 % des patientes ont reçu plus de 11 mois de traitement et une réduction de dose a été nécessaire pour 25 % d’entre elles.
A 1 an de suivi complémentaire, il n’est pas retrouvé de surrisque de LAM ou de syndrome myélodysplasique, bien que ce risque nécessite d’être attentivement surveiller sur le long court.
Quelle place pour l’olaparib dans l’arsenal thérapeutique ?
Devant la confirmation des 1er résultats et l’obtention d’un bénéfice en survie globale, l’olaparib a une place certaine en adjuvant dans les cancers du sein précoce HER2neg, chez les patientes BRCA mutées. Chez les patientes triple négatif, les données de la keynote 522 ont confirmé le bénéfice de l’immunothérapie associée à une chimiothérapie néoadjuvante et poursuivie en adjuvant, permettant d’améliorer le taux de pCR et la survie sans événement. Néanmoins, la survie sans événement à 3 ans, des patientes sans réponse histologique, est de 67,4 %, interrogeant sur une possible association du pembrolizumab à l’olaparib chez les patientes BRCA mutées.
Chez les patientes RHpos à haut risque, le bénéfice tout aussi important de l’olaparib souligne l’importance d’une recherche de mutation chez ces patients.











