Oto-rhino-laryngologie
Syndrome du nez vide : des nouvelles recommandations HAS satisfaisantes
Le syndrome du nez vide est une complication possible d'une chirurgie du nez pratiquée en cas d'obstruction nasale persistante. La HAS émet une recommandation pour la prévention, le diagnostic et la prise en charge de ce syndrome dont les répercussions psychologiques peuvent être majeures.
- RusN/istock
Saisie par deux associations de patients, la Haute Autorité de Santé (HAS) émet une recommandation de bonnes pratiques sur la prévention, le diagnostic et la prise en charge du « syndrome du nez vide » (SNV).
Ce syndrome est l'une des complications possibles d'une chirurgie du nez (« turbinectomie ») pratiquée chez des patients atteints d'obstruction nasale persistante. Il apparaît lorsqu'une quantité excessive de tissus nasal producteur de mucus (les cornets) a été enlevé chirurgicalement ou que ce tissu a été endommagé à la suite d'interventions endonasales diverses.
Le syndrome du nez vide : un panel de symptômes physiques à fort impact psychologique
Le syndrome du nez vide est une maladie iatrogène grave. Il se caractérise par l'apparition de multiples symptômes nasaux et extra-nasaux : sécheresse et brûlures nasales graves, douleurs frontales, sinusiennes et faciales, rhinite croûteuse, dyspnée chronique, perte partielle ou totale de l'odorat et/ou du goût, fatigue et insomnies chroniques, difficultés à se concentrer, trouble de la libido...
Les répercussions psychologiques peuvent être majeures et aboutir à une dépression, une désocialisation ou encore une agoraphobie, rappelle la HAS.
Des nouvelles recommandations pour la prévention, le diagnostic et la prise en charge
En matière de prévention, la HAS recommande de « privilégier les gestes chirurgicaux les moins à risque de survenue du syndrome et de n'envisager la turbinectomie qu'en dernière intention, en cas d'obstruction nasale persistante et invalidante en échec de traitement médical et en conservant au maximum les cornets ».
Les recommandations rappellent aussi l’importance d’une décision partagée avec le patient autour de cette intervention après l’avoir dûment informé du risque de syndrome du nez vide. L'autorité sanitaire met d'ailleurs à disposition une fiche information pré-opératoire pour le patient.
Pour ce qui est du diagnostic, la HAS recommande en plus d’un interrogatoire à la recherche, notamment, d’une précédente turbinectomie, l’examen clinique et endoscopique du nez qui est « indispensable » au diagnostic de cette complication. En complément, la HAS recommande la prise en charge pluridisciplinaire du syndrome du nez vide, associant l’ORL, le médecin généraliste et d’autres professionnels dont le psychiatre compte tenu de la fréquence des troubles anxio-dépressifs et des liens avec l'intensité des symptômes du SNV.
Des recommandations « satisfaisantes »
Contactée ce jour, l'Association Syndrome du Nez Vide France (ASNVF) se dit « satisfaite de ces recommandations » qu'elle attendait depuis courant 2017, date de sa saisine déposée auprès de la HAS en commun avec la FFAAIR (fédération française des associations et amicales de malades insuffisants respiratoire).
Son président Gilles Chatevaire est convaincu que ces recommandations permettront une meilleure prise en charge de l'obstruction nasale et que le diagnostic de SNV « qui est essentiel » sera plus facilement posé et ainsi mieux pris en charge.