Toxicologie

Intoxication au CO : un hiver à risque

Le froid s'installe, les prix de l'énergie flambent et avec eux l'utilisation de moyens de fortune pour se chauffer. Un cocktail explosif qui risque de majorer les intoxications au monoxyde de carbone (CO) cet hiver. Comment ne passer à côté de cette pathologie à la clinique banale ? Voici quelques éléments de repères.

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  • 15 Déc 2022
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    Le froid s'installe, les prix de l'énergie flambent et avec eux l'utilisation de moyens de fortune pour se chauffer. Un cocktail explosif qui risque de majorer les intoxications au monoxyde de carbone (CO) cet hiver. Chaque année, environ 1300 épisodes surviennent par accident, impliquant au total près de 3000 personnes.

    Première cause en France de décès par intoxication, cette pathologie est en fait sous-diagnostiquée. La faute à des symptômes peu spécifiques. Quels signes doivent alerter ? Quelle conduite à tenir immédiate en cas de suspicion ? Voici quelques clés pour ne pas passer à côté de cette pathologie dont les conséquences sont redoutables.

    Une clinique banale et trompeuse

    La clinique de l'intoxication aiguë au CO est banale et donc trompeuse. On peut vite passer à côté. Les signes qui doivent alerter sont la survenue brutale de maux de tête, de nausées et/ou de vomissements et une intense fatigue. Lors d'intoxications plus graves, des troubles de la conscience pouvant aller jusqu'au coma peuvent apparaître, ainsi qu'une raideur des membres ou des convulsions. Un indice associé à ce type de symptômes doit immédiatement faire évoquer le diagnostic : l'atteinte de plusieurs personnes au sein d'un même foyer ou d'une collectivité.

    Il faut aussi savoir évoquer l'intoxication chronique au CO. Dans ce cas aussi, les signes sont peu spécifiques : maux de tête, nausées, confusion, fatigue, pleurs ou cris chez l'enfant. A long terme, l'exposition chronique au CO peut aussi provoquer des troubles cardiaques et respiratoires.

    Réagir vite dès la suspicion

    Suspicion d'intoxication au CO, un réflexe : réagir vite ! En effet, une intoxication importante peut conduire rapidement au coma voir à la mort en quelques minutes. Dès la suspicion, il faut évacuer les locaux, aérez la pièce et arrêter si possible les appareils à combustion.

    Pour la prise en charge médicale immédiate, un impératif quelle que soit le degré d'intoxication : la mise en place d'une oxygénothérapie haute concentration (12 L/min) au masque. Si un appareil de mesure est disponible, avant l'oxygénothérapie, il est utile de mesurer la quantité de CO dans l'air expiré pour évaluer la gravité et orienter la prise en charge. Puis on transfère aux urgences pour le bilan médical.

    Les signes de gravité, qui orienteront vers une prise en charge par caisson hyperbare sont, entre autres, la présence de troubles de la conscience, la notion de perte de connaissance même brève et la présence de signes de choc. Du fait de leur vulnérabilité au CO, les femmes enceintes et les enfants doivent faire l'objet d'une vigilance et d'une prise en charge particulière en cas d'intoxication.

    Une brochure pour sensibiliser aux gestes qui protègent

    En ces temps à risque, il est donc essentiel de garder en tête ce diagnostic dès la survenue de symptômes évocateurs. Santé Publique France met à disposition un affichage et une brochure expliquant les dangers du CO pour le grand public.

    Des ressources utiles à placer en salle d'attente pour sensibiliser les patients et essayer de limiter globalement les risques cet hiver.

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