Onco-Dermato
Photothérapie dynamique : quel champ d'application chez l'enfant ?
La photothérapie dynamique est très largement utilisée chez l’adulte pour traiter des pathologies dermatologiques tumorales, inflammatoires ou encore infectieuses. Les données en pédiatrie sont très limitées, mais quelques indications émergent, notamment dans les atteintes inflammatoires et infectieuses.
- AndreyPopov/iStock
La photothérapie dynamique (PTD) présente de nombreux avantages : elle est non-invasive, peut être répétée, peut se faire en ambulatoire, applicable sur de larges zones cutanées, chez des patients fragiles tels que sujets âgés ou immunodéprimés et avec des résultats cosmétiques meilleurs qu’après chirurgie ou cryothérapie. Cependant, si son utilisation est bien codifiée chez l’adulte, ce n’est pas le cas chez l’enfant.
Une analyse de la littérature récemment publiée dans Frontiers in Pharmacology dresse un état des lieux des protocoles et résultats obtenus dans la population pédiatrique. Les auteurs soulignent que les publications sont peu nombreuses, et portent sur un nombre limité de cas.
Dans le domaine des cancers cutanés, très rares chez l’enfant et survenant surtout dans un cadre syndromique, les données sont très parcellaires, et l’utilisation de la PDT dans ce contexte doit rester exceptionnelle.
Acné et hidradénite suppurée
Les effets anti-inflammatoires de la PDT ont surtout été évalués dans les atteintes de l’unité pilo-sébacée, hidradénite suppurée et acné. Ses avantages potentiels sont de cibler en même temps 3 mécanismes physiopathologiques, via une réduction de la prolifération de P. acnes, une inhibition du relargage de certaines cytokines et une action directe sur la différenciation des kératinocytes. Mais sur la base des données publiées, elle ne se montre pas supérieure aux traitements plus conventionnels, qu’ils soient topiques ou systémiques.
Elle représente toutefois un traitement de 2ème ligne potentiel, en particulier dans les acnés nodulo-kystiques résistantes aux autres traitements et plus encore dans l’hidradénite suppurée, avec l’avantage de permettre une épargne de traitements systémiques, aux effets secondaires non négligeables à long terme.
Les données actuelles soulignent la place de la PDT dans le traitement des atteintes cutanées infectieuses, en particulier liés au papillomavirus. Elle peut être considérée comme une approche efficace et donnant de bons résultats cosmétiques dans le traitement des condylomes cutanées et muqueux, au prix de douleurs lors de l’illumination.
Peu d’effets secondaires
Globalement, cette approche thérapeutique est bien tolérée, avec des effets secondaires immédiats essentiellement de type douleurs, qu’il faut gérer de façon spécifique dans la population pédiatrique. Le risque d’hyperpigmentation sur les peaux de phototypes foncés est réduit par le recours à des protocoles adaptés.
Les risques éventuels à long terme ne sont aujourd’hui pas connus, mais aucun cancer cutané induit par la PDT n’a jusqu’alors été rapporté.
Des essais cliniques sur de plus grand nombre de patients, selon des protocoles standardisés et comparativement à des traitements conventionnels, sont donc très souhaitables.











