Cardiologie
Tabagisme : fumer est encore plus nocif pour le cœur qu'envisagé
Le tabagisme ferait encore plus de dégâts sur la santé du cœur qu'on ne pensait jusqu'ici, selon une nouvelle étude présentée à l'ESC 2022.
- Nopphon Pattanasri / stock
On le sait, le tabagisme est un fléau pour le cœur. Mais c'est encore pire que ce que l'on pensait : non seulement il "endommage les vaisseaux sanguins", provoquant maladies coronaires et accidents vasculaires cérébraux, mais il "nuit également directement au cœur lui-même", souligne une étude danoise présentée lors du congrès annuel de l’European Society of Cardiology, qui se tient en ce moment à Barcelone, en Espagne.
Un cœur plus gros, plus faible, plus lourd
Par arriver à cette conclusion, l’équipe de recherche a compilé les données de 3.874 participants âgés de 20 à 99 ans, sans maladie cardiaque. Pour connaître leurs antécédents de tabagisme, tous devaient répondre à un questionnaire permettant d'estimer le nombre de "paquets-années", c'est-à-dire la quantité totale de cigarettes fumées au cours d'une vie. À titre d’exemple, un paquet-année correspond à 20 cigarettes fumées chaque jour de l'année.
Près d'un participant sur cinq (18,6%) était un fumeur actuel régulier, 40,9% étaient d'anciens fumeurs et 40,5% n'avaient jamais fumé. Après avoir fait passer une échographie du cœur aux volontaires, les chercheurs ont comparé les données des fumeurs actuels par rapport aux non-fumeurs. Pour ajuster leurs calculs, ils ont aussi pris en considération d'autres variables comme l'âge, le sexe, l'indice de masse corporelle, l'hypertension, l'hypercholestérolémie, le diabète et la fonction pulmonaire.
Certains dommages "réversibles"
Les résultats sont sans appel : les fumeurs actuels ont un cœur plus gros, plus faible et plus lourd que les autres. "Nous avons constaté que le tabagisme actuel et l'accumulation de paquets-années étaient associés à une détérioration de la structure et de la fonction de la chambre cardiaque gauche, la partie la plus importante du cœur", explique Dr Eva Holt, auteur principal de l'étude.
Elle ajoute : "Sur une période de 10 ans, [les cœurs des fumeurs] étaient moins capables de pomper le sang que ceux qui n'avaient jamais fumé et ceux qui avaient arrêté pendant cette période.""La bonne nouvelle, conclut le chercheur, est que certains de ces dommages sont réversibles en abandonnant la cigarette." Certains seulement !











