Cancers cutanés : quelle place pour les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire après transplantation rénale?

Les patients transplantés rénaux sont exposés à un risque accru de cancers, notamment de cancers cutanés, mais ils sont jusqu’alors été exclus des essais cliniques évaluant les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire, par crainte de perte du greffon. Une équipe de Baltimore a présenté lors du récent congrès de la Société américaine d’oncologie clinique (ASCO) les données issues d’une série prospective de 12 patients.

Tacrolimus, prednisone, nivolumab seul ou associé à l’ipilimumab

Les 12 patients, qui avaient un carcinome cutané ou un mélanome, ont été traités par tacrolimus, prednisone et nivolumab, auquel pouvait être ajouté de l’ipilimumab en cas de progression de la tumeur cutanée. La réponse au traitement a pu être évaluée chez 8 des 12 patients. La maladie a progressé chez tous les patients sous nivolumab seul, la perte du greffon a été rapportée chez un patient. Six patients ont reçu une association nivolumab+ ipilimumab, ce qui a conduit à une nette régression tumorale dans deux cas, tandis que la maladie a continué de progresser chez 4 patients.  

Infiltrat de cellules immunitaires au niveau tumoral

Les biopsies ont permis de mettre en évidence une infiltration de cellules immunitaires au niveau tumoral chez 2 des 5 patients recevant du nivolumab et chez lesquels l’ajout d’ipilimumab a ensuite entrainé une réponse complète.

Ces premières données ont conduit à modifier le protocole de traitement afin d’accroitre l’immunité anti-tumorale tout en préservant la fonction du greffon.