Médecine générale

Toucher vaginal sans consentement : une pratique éducative répandue

A l'hôpital, un toucher vaginal sur cinq est réalisé sans consentement préalable sur des patientes sous anesthésie.

  • 28 Octobre 2015
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    Le Ministère de la Santé veut mettre un terme aux touchers vaginaux et rectaux non consentis sur patients endormis. Dévoilées en février dernier, ces pratiques illégales avaient d’abord étaient jugées marginales par les médecins ou étudiants en médecine. Pourtant, à en croire le rapport de Jean-Pierre Vinel, président de la Conférence des doyens des facultés de médecine rendu ce mardi à la ministre de la Santé, elles seraient largement répandues.

    Cette enquête réalisée auprès des doyens de faculté de médecine révèle que le consentement préalable du patient n’est recueilli que dans 67 % des cas pour les étudiants de 2ème et 3ème années de médecine. Les années suivantes, le recueil d’un accord préalable est plus largement majoritaire mais n’est pas systématique. Un étudiant sur cinq de 4ème, 5ème et 6ème années pratiquent le toucher vaginal ou rectal à l’insu du patient.

    Pratiques inacceptables

    Par ailleurs, le rapport souligne que les examens par des groupes d’étudiants ne sont pratiqués que lors des 3 premières années d’études et sont encadrées par des médecins seniors. La pratique des touchers pelviens à l’insu des patients serait circonscrite à certains sites. Le rapport ne précise toutefois pas lesquels. L’enquête indique également que la moitié des universités utiliseraient des mannequins de basse ou haute fidélité pour enseigner aux étudiants les examens cliniques comme les ponctions ou l’endoscopie.

    Malgré certains constats positifs, les conclusions sont qualifiées de « très préoccupantes » par Marisol Touraine qui condamne « avec une extrême fermeté ces pratiques inacceptables, qui portent atteinte à l’intégrité du corps humain et aux droits fondamentaux des patients ».

    Droits des patients

    Pour y mettre fin au plus vite, la ministre a d’ailleurs annoncé 3 mesures et a assuré qu’elle veillera à leurs applications. Tout d’abord, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR) se sont vues confier une mission d’inspection au sein des établissements de santé afin d’approfondir les résultats de l’enquête menée par Jean-Pierre Vinel.

    Les directeurs des établissements de santé accueillant des étudiants en formation recevront des instructions leur rappelant leurs obligations légales et le droit des patients. L’apprentissage par simulation sera développé avec pour objectif d’équiper tous les centres hospitaliers universitaires d’ici 2017.

    Conférence des Doyens de Faculté de Médecine, Rapport sur la formation clinique des étudiants en médecine.

     

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