Infectiologie
Covid-19 : 13 à 17 millions de morts selon l'OMS
Depuis le début de la pandémie Covid-19, on estime qu’environ 6 millions de personnes sont décédés, d’après les chiffres officiels des pays membres compilés. Mais selon l’OMS, le bilan de la mortalité associé au virus serait en réalité beaucoup plus lourd.
- Olivier DJIANN/iStock
Entre 13 et 17 millions. C’est le nombre d’enfants et d’adultes qui seraient morts à cause d’une infection de la Covid-19 à la fin de l’année 2021. Ces chiffres, publiés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le 5 mai, sont beaucoup près de 3 fois plus élevés (2,7) que ceux officiellement recensés, qui indiquaient qu’environ 6 millions de décès étaient liés au virus.
"De nouvelles estimations de l’OMS montrent que le nombre total de décès associés directement ou indirectement à la pandémie de Covid-19 (décrits comme une "surmortalité") entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2021 était d'environ 14,9 millions (fourchette de 13,3 millions à 16,6 millions)", peut-on lire dans son communiqué.
La surmortalité est calculée comme la différence entre le nombre de décès survenus et le nombre qui serait attendu en l'absence de la pandémie sur la base des données des années précédentes.
Sous-déclaration dans certains pays
L’autorité sanitaire a indiqué que la plupart des décès en excès (84%) étaient concentrés en Asie du Sud-Est, en Europe et dans les Amériques. Les pays à revenu intermédiaire représentent 81% des 14,9 millions de décès. D’après les données de l’OMS, le nombre de morts dans le monde est plus élevé chez les hommes que chez les femmes (57% chez les hommes, 43% chez les femmes) et chez les personnes âgées.
Quelque 68% des décès excédentaires ont été enregistrés dans seulement 10 pays, parmi lesquels le Brésil, l'Égypte, l'Indonésie ou encore la Russie. Mais c'est surtout l'Inde qui est concernée avec près de 4,7 millions de morts de la Covid-19 depuis le début de la pandémie. C'est dix fois plus que ce que New Delhi a officiellement rapporté. Les autorités indiennes contestent d'ailleurs la méthodologie de l'OMS.
De faux chiffres qui empêchent de gérer la crise
"Ces données, qui donnent à réfléchir, soulignent non seulement l'impact de la pandémie, mais aussi la nécessité pour tous les pays d'investir dans des systèmes de santé plus résilients qui peuvent soutenir les services de santé, essentiels pendant les crises, y compris des systèmes d'information sanitaire plus solides", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Pour l'OMS, "mesurer la surmortalité est un composant essentiel pour comprendre l'impact de la pandémie." L’institution a précisé qu’elle s'engageait à travailler avec tous les pays pour renforcer leurs systèmes d'information sanitaire afin de générer de meilleures données pour de meilleures décisions futures et de meilleurs résultats. Pas sûr que les politiques populistes y trouvent leur compte.











