Onco-dermatologie
Mélanome métastatique : des nomogrammes pour mieux prédire la réponse au traitement
Des nomogrammes, élaborés à partir de critères évalués en routine, peuvent être utilisés en pratique quotidienne pour aborder avec le patient la question du pronostic du mélanome et optimiser le choix thérapeutique.
- Istock/Design Cells
Le traitement du mélanome métastatique par immunothérapie a permis d’améliorer la survie et le contrôle à long terme de la tumeur chez un grand nombre de patients. Mais malgré ces progrès, les meilleurs taux de survie globale à 5 ans rapportés avec la combinaison d’ipilimumab et de nivolumab dépassent à peine 50 %. Afin d’optimiser le choix thérapeutique en première ligne et en deuxième ligne et plus, il apparait donc essentiel de disposer de facteurs prédictifs de réponse au traitement.
Intégration de plusieurs biomarqueurs
Plusieurs paramètres avaient d’ores et déjà été identifiés comme de potentiels biomarqueurs de réponse aux inhibiteurs de points de contrôle immunitaire dans ce contexte de mélanome métastatique. C’est le cas de certaines caractéristiques tumorales (charge mutationnelle, expression de PD-L1, stade AJCC ou taux sérique de LDH), de facteurs environnementaux tels que le taux de lymphocytes infiltrant la tumeur ou l’expression d’interféron gamma, ou encore de facteurs propres au patient, comme le microbiote intestinal. Autant de critères dont le rôle prédictif de la réponse au traitement avait jusqu’alors été surtout analysé de façon isolée.
Une vaste étude rétrospective
Grâce au travail rétrospectif mené par une équipe internationale (Australie, Etats-Unis, Europe) à partir des données de quelques 1600 patients traités pour un mélanome métastatique entre 2009 et 2020, dont les résultats sont publiés dans le Journal of clinical oncology, des nomogrammes basés sur l’intégration de ces différents paramètres ont été développés.
Un premier modèle prédictif de réponse objective, basé notamment sur le score ECOG, la présence ou non de métastases cérébrales ou hépatiques, le taux de LDH, le ratio neutrophiles/lymphocytes et le type et la ligne de traitement a été validé. Ce nomogramme a été complété (en particulier par le taux d’hémoglobine) pour prédire la survie sans progression et la survie globale. Un autre nomogramme a été développé pour mieux sélectionner les patients pouvant bénéficier d’une monothérapie par anti-PD1 ou d’une combinaison anti-PD1 et ipilimumab.
Utilisables en routine
Comme le précisent les auteurs de cette étude, ces nomogrammes, élaborés à partir de critères évalués en routine, peuvent être utilisés en pratique quotidienne pour aborder avec le patient la question du pronostic du mélanome et optimiser le choix thérapeutique.











