Infectiologie
Vaccination anti-Covid : réduction de la transmission dans les foyers familiaux
Selon une étude israélienne, l’augmentation du taux de vaccination des parents permet de freiner la propagation de l’infection aux jeunes enfants non-vaccinés, et de protéger ceux qui ne peuvent pas être vaccinés.
Toutes les personnes ne peuvent pas être vaccinées (jeunes enfants), ou ne répondent pas à la vaccination (immunodéprimés), et doivent donc être protégées des infections à SARS-CoV-2 par la vaccination des autres personnes vivant au domicile.
L'évaluation de l'efficacité des vaccins anti-Covid est, par ailleurs, essentielle pour la planification des pandémies. De nombreuses études ont déjà estimé l'impact des vaccins sur la gravité et la sensibilité des personnes à la maladie. Cependant, les estimations de l'impact des vaccins sur la transmissibilité sont plus limitées.
Dans une nouvelle étude réalisée en Israël, la vaccination réduit à la fois le taux d'infection par le SARS-CoV-2 et la transmission du virus au sein des foyers. Elle est publiée dans Science.
Une analyse sur une large population
Israël a adopté exclusivement le vaccin à ARNm de Pfizer-BioNTech. L'autorisation du vaccin BNT162b2 (Pfizer-BioNTech) mRNA Covid-19 a été étendue en mai 2021 aux enfants et adolescents âgés de 12 ans ou plus et en novembre 2021, elle a été étendue aux enfants âgés de 5 ans ou plus.
Pour examiner l'efficacité de ce vaccin contre la transmission et la question de savoir si les membres plus âgés et vaccinés du foyer réduisent le risque d'infection des enfants plus jeunes qui n'ont pas été vaccinés, une équipe de chercheurs a utilisé les bases de données intégrées de la plus grande organisation de soins de santé d'Israël.
Des approches statistiques tenant compte de la complexité des données sur un ensemble documentant les changements dans la transmission du SARS-CoV-2 dans les foyers israéliens ont été utilisées au fur et à mesure de l'émergence du variant Delta. Ils ont étudié deux périodes séparément : une période précoce (17 janvier 2021 au 28 mars 2021) et une période tardive (11 juillet 2021 au 30 septembre 2021).
Forte réduction de la transmission au sein des foyers
Indépendamment de la taille du ménage vivant au même domicile, les auteurs constatent que la vaccination des parents réduit considérablement le risque d'infection des enfants jusqu'à l'âge de 12 ans, en réduisant bien sûr la probabilité d'entrer en contact avec une personne infectée, mais aussi en réduisant l'infectiosité des adultes vaccinés et secondairement infectés : les personnes vaccinées et infectées secondairement sont donc moins contagieuses que les personnes non vaccinées.
La transmission est donc moins importante au sein des foyers dont les membres sont vaccinés que dans ceux dont les membres ne sont pas vaccinés. Les chercheurs ont calculé que, par rapport à des parents non-vaccinés, le fait d'avoir un seul parent vacciné serait associé à une diminution du risque de contamination des jeunes enfants de 26,0% et 20,8%, et que le fait d'avoir deux parents vaccinés serait associé à une diminution du risque de 71,7% et 58,1%, dans les périodes précoce et tardive respectivement. Toutefois, la capacité du vaccin à prévenir la transmission diminue avec le temps et l'apparition du variant Delta.
Selon les chercheurs, il est très peu probable que la transmission du SARS-CoV-2 au niveau de la population puisse être éliminée par la seule vaccination. Cependant, et y compris avec le variant Delta, l’augmentation du taux de vaccination dans la population éligible permet de freiner la propagation de la pandémie à SARS-CoV-2 et surtout de protéger ceux qui ne peuvent pas être vaccinés.











