Onco-digestif
Cancer colique de stade III : chimiothérapie adjuvante et survie globale des patients (collaboration IDEA)
Les résultats finaux de la collaboration internationale IDEA évaluant trois mois versus six mois de traitement adjuvant pour les cancers coliques de stade III montrent une différence absolue de -0.4% du taux de survie globale à cinq ans dans la population globale. Bien que la non-infériorité ne soit pas démontrée statistiquement, ces résultats renforcent l’intérêt clinique d’une durée de traitement raccourcie.
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La collaboration IDEA a regroupé prospectivement les données individuelles de 12835 patients avec un cancer colique de stade III inclus dans six essais randomisés de phase III (trois versus six mois de traitement adjuvant par oxaliplatine et fluoropyrimidine). Les données finales ont été récemment publiées.
Cette étude avait fait l’objet d’une première publication en 2018 avec les données de survie sans récidive (SSR), où la non-infériorité de 3 mois de traitement adjuvant n’était pas démontrée mais avec des résultats différents selon le choix du traitement (FOLFOX ; CAPOX) et le niveau de risque des patients (T1-3 et N1 ; T4 et/ou N2).
Une non-infériorité non démontrée d’un point de vue statistique
Avec trois de suivi supplémentaires par rapport à la publication initiale, le hazard ratio de la SSR entre trois et six mois de traitement est à 1.08 (intervalle de confiance à 95% : 1.02-1.15 ; non-infériorité non démontrée), avec une différence absolue de -0.9% à 3 ans. Pour les patients traités par CAPOX, le hazard ratio est de 0.98 (0.88-1.08).
Pour la survie globale (SG), le hazard ratio est de 1.02 (0.95-1.11) avec la limite supérieure de l’intervalle de confiance égale à la limite pré-définie de non-infériorité. Le taux de SG à cinq ans est de 82.4% dans le groupe « trois mois » et 82.8% dans le groupe « six mois » (-0.4%).
Tenir compte du type de chimiothérapie, et du niveau de risque
Parmi les patients traités par CAPOX, la différence absolue de SG à cinq ans est de +0.9% (82.1% et 81.2% dans les groupes « trois mois » et « six mois ». Pour ceux traités par FOLFOX, la différence est de -1.2%.
De la même manière, dans les groupes à haut risque et à bas risque, la non-infériorité n’est pas statistiquement démontrée ; les différences de SG à cinq ans sont de +0.7% pour les T1-3 et N1, -2.1% pour les T4 et/ou N2).
Significativité statistique versus significative clinique
Bien que la collaboration IDEA n’ait pas réussi à démontrer la non-infériorité statistique de trois mois de chimiothérapie adjuvante comparés aux six mois standards pour les patients avec un cancer colique de stade III, les résultats avec des courbes de survie visuellement superposables permettent de préciser la balance bénéfice-risque pour la décision thérapeutique.
Pour rappel, la fréquence de la neuropathie e grade 2 ou plus dans le groupe « trois mois » était de 16.6% (FOLFOX) et 14.2% (CAPOX) contre 47.7% et 44.9% dans le groupe « six mois ». Il paraît donc raisonnable de réduire la durée de traitement adjuvant à trois mois, particulièrement si l’on opte pour un traitement par FOLFOX, en particulier pour les patients avec une tumeur de risque faible (T1-3 et N1).











