Cardiologie

Fibrillation atriale sous anticoagulant : la fermeture de l'auricule réduit d'un tiers le risque d'AVC

La fermeture chirurgicale de l’auricule gauche réduirait de 33% le risque d’accident vasculaire cérébral chez les patients atteints de fibrillation atriale et traités par anticoagulant sur le long terme.

  • Motortion/iStock
  • 16 Mai 2021
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    En France, 1% de la population générale est atteinte de fibrillation atriale selon l’Assurance maladie. Et le pourcentage des personnes concernées par ce trouble du rythme cardiaque augmente avec l’âge : plus de 10 % des plus de 80 ans en souffre. Toujours selon l’instance de santé, pas moins de 20 à 30 % des accidents vasculaires cérébraux (AVC) seraient secondaires à une fibrillation auriculaire. Le risque est donc important pour toutes les personnes concernées et le traitement anticoagulant peut poser problème chez certaines d'entre elles ou être mal suivi sur le long terme.

    Selon une nouvelle étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine, la fermeture chirurgicale de l’auricule gauche, chez les patients avec un score de CHA2DS2-VASc supérieur ou égal à 2, pourrait réduire le risque d’AVC de plus d’un tiers chez les patients sous anticoagulants (HR=0.67 ; IC 95%, 0.53 à 0.85 ; P=0.001) sur un suivi de 3,7 ans. 

    AVC : les caillots sanguins de l’auricule gauche responsables

    En cas de fibrillation atriale, l’activité électrique des muscles des deux oreillettes est rapide et désorganisée, ce qui a pour conséquence que les oreillettes et les ventricules se contractent mal. Dans l’oreillette gauche plus particulièrement, cette mauvaise contraction peut en effet entraîner une stagnation du sang et la formation de caillots sanguins. S’ils sont propulsés dans une artère, ceux-ci peuvent entraîner un AVC.

    Chez les personnes souffrant de fibrillation atriale qui ont un AVC, dans la plupart des cas, les caillots sanguins responsables de l’AVC viennent de l’auricule gauche, une extension appendiculaire en forme de poche partant de la partie supérieure gauche du cœur. 

    Un tiers des patients opérés avaient moins de risque de faire un AVC

    Les chercheurs ont donc voulu comprendre si l’opération chirurgicale consistant à fermer l’appendice auriculaire gauche pouvait limiter ce risque d’AVC. Pour cela, ils ont suivi pendant quatre ans plus de 4 500 personnes atteintes de fibrillation auriculaire et sous traitement anticoagulant, le plus courant dans cette pathologie. Certains participants ont été opérés pour la fermeture de l’auricule gauche et ils ont obtenu une très nette amélioration de leur état. En effet, cette intervention chirurgicale a réduit le risque d’avoir un AVC pour un tiers d’entre eux.

    "Il s'agit d'une procédure peu coûteuse, qui est sûre, sans aucun effet indésirable à long terme, alors que les bénéfices, eux, sont visibles sur le long terme, souligne Richard Whitlock, principal auteur de l'étude. Dans le passé, tout ce que nous avions c’était des médicaments. Maintenant, nous pouvons traiter la fibrillation auriculaire à la fois avec des médicaments et cette intervention chirurgicale pour assurer un bien meilleur résultat. Cela va avoir un impact positif sur des dizaines de milliers de patients dans le monde.” 

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