Dermatologie
Dermatite atopique : un inhibiteur de JAK donne des résultats encourageants
L’abrocitinib, un inhibiteur de JAK-1, s’est montré supérieur au placebo dans un essai de phase 3 réalisé chez des patients ayant une dermatite atopique modérée à sévère, en échec d’un traitement topique.
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L’arrivée en France en 2019 du dupilumab, première biothérapie anti IL-4 et IL-13 autorisée pour le traitement de la dermatite atopique (DA) modérée à sévère, a changé la donne pour les patients en échec d’un traitement systémique, pour lesquels les options thérapeutiques étaient très limitées.
Depuis, les recherches se poursuivent et parmi les autres traitements systémiques en cours de développement : un anti JAK1, l’abrocitinib, qui agit en modulant l’IL 3 et l’IL4 impliquées dans la physiopathogénie de la DA, évalué versus placebo et dupilumab dans un essai randomisé contrôlé de phase 3, dont les résultats sont publiés dans le NEJM.
Abrocitinib, dupilumab ou placebo
Un total de 838 patients en échec d’un traitement topique ou candidat à un traitement systémique ont été randomisés pour recevoir de l’abrocitinib à la posologie de 200 mg ou de 100 mg, ou du dupilumab ou un placebo.
Au terme des 12 semaines de suivi, l’abrocitinib aux deux posologies étudiées s’est montré supérieur au placebo sur les deux paramètres du critère primaire d’évaluation : un score IGA (Investigator global assessment) de 0 ou 1 et l’EASI 75. Une réponse selon le score IGA a en effet été rapportée chez 48,4% des patients du bras abrocitinib 200 mg, 36,6% de ceux du bras abrocitinib 100mg, 36,5% des patients ayant reçu le dupilumab et 14% de ceux sous placebo (p <0,001 pour les deux posologies de l’anti- JAK1 vs placebo). Le nombre de patients ayant atteint l’EASI 75 a été respectivement de 70,3%, 58,7%, 58,1% et 27,1% dans les 4 bras de traitement.
Prurit à 2 semaines
L’abrocitinib à la dose la plus élevée s’est également montré légèrement supérieur au dupilumab sur le prurit à 2 semaines (critère secondaire d’évaluation). En revanche, quelle que soit la posologie, l’anti-JAK1 ne s’est pas montré supérieur au dupilumab sur l’IGA et l’EASI 75 à 16 semaines, qui constituaient un autre critère secondaire d’évaluation.
Analyse du profil de tolérance
Les effets indésirables ont été plus fréquent avec l’abrocitinib 200 mg qu’avec le placebo et le dupilumab, principalement des nausées (11,1% à la dose de 200mg et 4,2% à la dose de 100 mg), de l’acné (6,6% et 2,9% respectivement), des rhino-pharyngites et des céphalées. Des conjonctivites ont été rapportées avec une plus grande fréquence chez les patients traités par le dupilumab que chez ceux sous abrocitinib ou placebo, résultat en phase avec les données antérieures.
Concernant les infections sévères ou opportunistes, risque connu associé aux inhibiteurs de JAK dans la polyarthrite rhumatoïde, les auteurs ont rapporté 4 cas de zona avec l’abrocitinib 200 mg et 2 avec la posologie plus faible (versus aucun cas dans les deux autres bras de l’étude) et trois infections sévères chez deux patients.
L’efficacité et le profil de tolérance de cet anti JAK1 doivent désormais être plus largement évalués dans des essais à plus large échelle versus d’autres inhibiteurs de JAK et biothérapies.











