Diabétologie
Diabète de type 1 : espoir de l'immunothérapie avec l’association anti-IL 21 et liraglutide
L’association d’un anti-IL21 et de liraglutide permettrait de ralentir la perte de fonction β-pancréatique dans le diabète de type 1 nouvellement diagnostiqué.
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Insulinothérapies optimisées, mesure continue du glucose, pompes à insuline. Si les patients diabétiques de type 1 bénéficient de ces progrès récents, l’insulinothérapie reste un traitement symptomatique et les recherches se poursuivent pour développer des stratégies capables de modifier l’histoire naturelle de la maladie.
Parmi les pistes explorées, celle de l’immunothérapie, déjà utilisée avec succès dans d’autres maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques ou la polyarthrite rhumatoïde.
Quatre bras de traitement
Une étude de phase 2, dont les résultats sont publiés dans le Lancet, a évalué versus placebo, l’impact de l’association d’un anticorps anti-interleukine 21 (qui a donné des résultats intéressants dans des modèles expérimentaux) et du liraglutide sur la fonction des cellules β-pancréatiques.
Quelques 308 patients dont le DT1 avait été récemment diagnostiqués ont été inclus dans cet essai multicentrique et ont été randomisés en double aveugle en 4 bras de traitement : association anti-IL21 et liraglutide, anti-IL 21 seul, liraglutide seul et placebo (77 patients dans chaque bras).
Moindre baisse de la fonction β-pancréatique
La fonction cellulaire a été évaluée par le dosage du taux de peptide C après repas tests, critère principal d’évaluation à 54 semaines. Comparativement au placebo, les auteurs rapportent une moindre baisse de ce taux chez les patients ayant bénéficié de l’association anti-IL 21 et liraglutide (baisse de 10%, OR estimé de 1,48, IC 95% 1,16-1,89, p = 0,0017), mais pas chez ceux ayant eu l’anti-IL21 seul (OR 1,23, IC 95% 0,97-1,57, p = 0,093) ou le liraglutide seul (OR 1, 12 , IC 95% 0,87-1,42, p = 0,38).
Malgré le recours à de plus fortes doses d’insuline chez les patients du groupe placebo, la baisse de l’HbA1c à 54 semaines, critère secondaire d’évaluation, a été plus importante, bien que manière non significative, dans les 3 bras de traitement actif (-0,10 vs – 0,50).
Un profil de tolérance sans surprise
Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés ont été de type gastro-intestinaux, en phase avec le profil de tolérance du liraglutide. Les auteurs ne rapportent pas de différence entre les bras de traitement quant au risque d’hypoglycémies, qui ont toutefois été moins fréquentes chez les personnes DT1 recevant le liraglutide seul que sous placebo. Aucune acidocétose n’a été rapportée. Le décès d’un patient est survenu au cours du suivi, considéré comme lié à un coma hypoglycémique, une pneumonie et un oedème cérébral.
Ces résultats, qui suggèrent la capacité de l’association anti-IL21 et liraglutide à préserver la fonction bêta-pancréatique, offrent donc un réel espoir dans le traitement du diabète de type 1. L’efficacité et la sécurité d’emploi de cette nouvelle stratégie doivent être désormais évaluées dans un essai de phase 3.











