Onco-dermatologie
Applis : quand elles deviennent les alliées des patients et des soignants
Avec le développement du numérique et de l’intelligence artificielle, de plus en plus de patients traités pour un cancer peuvent tirer profit d’applications numériques spécifiquement développées pour améliorer leurs connaissances sur la maladie, le suivi, les traitements et faciliter la communication avec les équipes soignantes.
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Si la cancérologie bénéficie depuis plusieurs années d’importants progrès sur le plan thérapeutique, avec notamment l’essor des thérapies ciblées et de l’immunothérapie, les évolutions technologiques ne sont pas en reste grâce à l’arrivée du numérique et de l’intelligence artificielle au service des patients.
Le concept : rendre le patient véritable acteur de sa prise en charge, en lui permettant d’accéder de façon simple et rapide à des informations validées par des experts sur sa maladie, ses traitements, l’accompagner au quotidien dans la gestion des symptômes, des rendez-vous, tout en favorisant la communication avec l’équipe soignante.
Un programme expérimental riche d’enseignements
En 2017, la présentation au congrès de l’Association américaine d’oncologie clinique (ASCO) du programme expérimental STaR (Symptom Tracking and Reporting) avait suscité un fort intérêt auprès des spécialistes présents. Développée à l’origine pour améliorer la qualité de vie grâce au recueil par le patient de ses symptômes et leur transmission « en temps réel » à l’équipe soignante, ce programme avait dépassé son objectif en permettant de prolonger l’espérance de vie des utilisateurs.
Une étude randomisée et contrôlée ayant inclus plus de 750 patients ayant un cancer métastatique traité par chimiothérapie avait en effet montré que ceux ayant utilisé « l’appli » avaient une médiane de survie prolongée de 5 mois par rapport aux non utilisateurs.
Dans le cancer du poumon
En France, l’application MOOVCARE, destinée au suivi (en parallèle du suivi classique) des patients ayant un cancer du poumon traité par chimiothérapie, thérapie ciblée et/ou immunothérapie, remboursée depuis juin 2020, a elle aussi fait la démonstration de son impact positif sur la médiane de survie dans un essai clinique randomisé.
Un résultat permis notamment par le renseignement d’un questionnaire hebdomadaire sur les symptômes, pouvant conduire à des alertes auprès du clinicien et par exemple à avancer un rendez-vous.
Dans le mélanome métastatique
Depuis peu, les patients ayant un mélanome métastatique peuvent bénéficier de l’accompagnement virtuel offert par l’application TAVIE Skin, développée spécifiquement dans cette maladie par Pierre Fabre. Ses objectifs : les informer, les éduquer, et les aider dans leur parcours de soins, la compréhension de leurs symptômes et la gestion de leurs traitements, pour in fine, améliorer la communication avec l’équipe soignante.
Les vidéos de coaching permettent par exemple d’anticiper les complications, un journal de bord rappelle les prises de médicaments et les rendez-vous à venir, sans oublier le dictionnaire du cancer qui explique de façon simple les termes médicaux, que les patients n’osent pas toujours se faire expliciter en consultation.
A l’heure de l’épidémie de COVID-19
En cette période d’épidémie de COVID-19, le rôle de ces applications qui accompagnent les patients et favorisent la communication avec les équipes soignantes est d’autant plus important. Des applications pour le suivi des malades ont même été spécifiquement développées pendant le confinement. C’est notamment le cas d’AKO@Pro, version simplifiée d’AKO@Dom renseignée non plus par un infirmier mais par le patient, dédiée au suivi à distance des personnes atteintes de cancer traités en ambulatoire par des thérapies orales.
Avec à la clé des patients bien informés, des déplacements inutiles évités et des équipes soignantes alertées automatiquement par un algorithme en cas de problème.











