Neurologie
Acétate de cyprotérone et risque de méningiome : une forte relation dose-effet
L’étude française menée dans le cadre d’EPI-PHARE met en évidence une forte relation dose-effet entre l’exposition à l’acétate de cyprotérone et le risque de méningiome.
- Stephane Noiret/istock
Suite aux publications rapportant des cas de méningiomes chez des patients traités plusieurs années par acétate de cyprotérone et aux résultats contradictoires d’études épidémiologiques, le groupement d’intérêt scientifique de la CNAM et de l’ANSM, EPI-PHARE, a mené une vaste étude française en se basant sur le Système national des données de santé.
Ceci a permis d’identifier 253 777 femmes traitées entre 2006 et 2014 par ce progestatif de synthèse, doué puissante action anti-androgène et anti-gonadotrope.
Risque multiplié par 7, voire 20 pour les doses les plus élevées
Ce travail, publié dans le BMJ, montre que le risque de méningiome est multiplié par près de 7 chez les femmes traitées par de fortes doses (définies par une dose cumulée d’au moins de 3 g sur les 6 premiers mois) comparativement à celles ayant reçu une faible dose (moins de 3 g) : incidence respectivement de 23,8 et 4,5 / 100 000 patients-années (OR 6,6, IC 95% 4-11,1). Pour une exposition cumulée de plus de 60 g, le risque est 20 fois plus élevé.
Une localisation assez caractéristique
Un an après l’arrêt du traitement, le risque de méningiome régressait fortement mais restait 1,8 fois plus élevé chez les femmes qui avaient reçu une dose élevée.
Au total, quelque 463 cas de méningiome ont été rapportés durant cette période, dont la localisation au niveau de de l’étage antérieur et de l’étage moyen de la base du crâne, en particulier de son tiers interne, intéressant la région sphéno-orbitaire apparait assez spécifique de l’exposition à ce progestatif, précisent les auteurs de ce travail.
En France, l’acétate de cyprotérone est soumis à une restriction d’utilisation depuis avril 2020.











