Cardiologie
Insuffisance cardiaque : intérêt des iSGLT2 dans les formes à fraction d’éjection préservée ?
Administrée à des patients diabétiques au décours d’une hospitalisation pour insuffisance cardiaque, la sotagliflozine, un inhibiteur du SGLT1/SGLT2, a permis de réduire le risque d’événements liés à l’insuffisance cardiaque, y compris chez les sujets dont la fraction d’éjection ventriculaire gauche était préservée.
- Vi_L/istock
Les inhibiteurs du SGLT2 ont fait la démonstration de leurs bénéfices cardiovasculaires et rénaux. Sur le plan cardiovasculaire, ils permettent notamment de réduire le risque d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque (IC) chez des patients diabétiques de type 2 (DT2), qui sont à haut risque d’IC.
Mais ils diminuent également le risque de décès et d’hospitalisations pour IC chez des patients ayant une IC à fraction d’éjection réduite, avec ou sans diabète.
Des patients récemment stabilisés
La question de l’impact positif éventuel de cette classe thérapeutique en cas d’IC à fraction d’éjection préservée, qui est dans un quasi désert thérapeutique, reste entière. D’où l’intérêt des résultats rapportés dans une étude publiée dans le NEJM, qui a évalué la sotagliflozine, un iSGLT2 qui a aussi un effet inhibiteur sur le SGLT1 au niveau intestinal (ce qui pourrait réduire les glycémies post-prandiales en retardant l’absorption intestinale de glucose).
Cet essai de phase 3 en double aveugle contre placebo, interrompu prématurément par manque de financement, a randomisé 1222 patients (608 dans le bras sotagliflozine, 614 dans le bras placebo) au décours d’une hospitalisation pour IC, et donc récemment stabilisés. Ils avaient par ailleurs tous un DT2 antérieurement connu.
Moins de décès, d’hospitalisations et de consultations en urgence
Après 9 mois de suivi, et malgré l’arrêt prématuré, les auteurs rapportent une réduction du critère primaire d’évaluation (décès cardiovasculaire, hospitalisations et consultation en urgence pour IC) avec la sotagliflozine : 51 vs 76,3 événements pour 100 patients-années (HR 0.67; IC 95% 0,52-0,85; p < 0,001).
Ces bénéfices significatifs observés sur l’ensemble de la cohorte sont également retrouvés dans les différents sous-groupes de patients, sous-groupes qui avaient été préspécifiés, en particulier ceux ayant une IC à fraction d’éjection préservée (FEVG > =50 %).
Baisse de moitié des événements
Dans ce sous-groupe représentant près de 20% de l’effectif (256) patients, la réduction du critère primaire sous sotagliflozine est encore plus marquée : 30,6 événements vs 64 pour 100 patients-années (HR 0,48, IC 95% 0,27-0,86).
Des résultats très encourageants donc, même si le nombre total de patients reste limité et ne peut permettre d’apporter une conclusion formelle, estiment les auteurs de ce travail.
Deux autres essais évaluent actuellement l’impact des iSGLT2 dans l’IC à fraction d’éjection réduite : DELIVER (dapagliflozine) et EMPEROR-Preserved (empagliflozine), qui ont toutes deux inclus des patients diabétiques ou non. Leurs résultats sont bien sûr très attendus.











