Nutrition

Amaigrissement : essai réussi pour 5 médicaments

Pour les surpoids et obésités non morbides, il n’y a pas grand chose à proposer d’autre que les sempiternelles règles hygiéno-diététiques, trop souvent vouées à l’échec à long terme. Un espoir est placé dans cinq molécules passées au crible par le JAMA.

  • tish1/epictura
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  • 16 Juin 2016
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    Nouvel espoir d’un traitement médicamenteux pour l'obésité et le surpoids selon une large métaanalyse, sur 30 000 patients parue dans le JAMA. Elle a colligé 28 études et montre que la perte de poids est maintenue au moins un an, dans des proportions différentes, mais pour tous, supérieures ou égales à 5% du poids initial. Cinq molécules ont été testées : Orlistat, Lorcaserin, Naltrexone-bupropion, Phentermine-topiramate et Liraglutide, sans oublier le groupe placebo. La moyenne d’âge est de 46 ans , les ¾ sont des femmes, le poids moyen est de 111 kg et le BMI de 36. Tous avaient, en plus de leur obésité, soit une HTA, un diabète ou un trouble lipidique.

     Les pertes de poids les plus marquées sont obtenues avec Phentermine-topiramate ( 8,8 kg) et Liraglutide ( 5,3 kg). Des pertes qui peuvent sembler peu marquées, mais qui sont remarquables pour François Pattou, responsable du centre intégré de l’obésité du CHU de Lille. "Une efficacité réelle est ici démontrée, nettement supérieure au placebo, de l'ordre de 5 à 8 % du poids ce qui est remarquable : 5% du poids perdu suffit à changer la donne en terme de comorbidité, notamment pour le diabète ou les maladies cardiovasculaires associées. 5% du poids perdu constitue un vrai résultat!"

     Cette étude sort en même temps que d’autres qui confirment que l’obésité progresse partout dans le monde à la fois chez les adultes et les adolescents. D’où la nécessité d’une prise en charge plus efficace. Et on sait bien que chez les obèses les règles hygiéno-diététiques seules peuvent stabiliser le poids, mais ne permettent que rarement d’obtenir une perte durable.

    Or actuellement en France, on ne dispose plus de médicaments recommandés et remboursés par l’assurance maladie pour traiter l’obésité. Il y avait eu le Rimonaban, efficace sur la perte  de poids, mais il a été retiré du marché par le laboratoire lui-même en raison de ses effets secondaires en particulier psychiatriques. Et l’Orlistat n’est plus remboursé. Reste alors  la chirurgie bariatrique dont les indications sont bien codifiées : BMI>35 si des comorbidités sont associées ou BMI isolé >à 40.

    Donc les médicaments testés dans cette étude du JAMA combleraient un vide pour les obésités moins sévères, d' autant plus que la tolérance est tout à fait acceptable. Ces médicaments sont donc intéressants pour les patients qui ne répondent plus aux règles hygiéno-diététiques, mais qui n'ont pas pour autant les indications de la chirurgie bariatrique.

    Ecoutez...
    François Pattou, responsable du centre intégré de l’obésité du CHU de Lille.

     Rappelons que les patients inclus dans cette étude avait 46 ans en moyenne et leur BMI moyen était de 36. Et au total, cette étude permet quand même de franchir une étape selon François Pattou dans la mesure où une nouvelle ère de thérapeutiques efficaces s'ouvre à confirmer évidemment par d'autres essais.

     

    Ecoutez...
     François Pattou

     

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