Diabétologie

NASH : le sémaglutide pourrait inverser l’évolution vers cette hépatopathie

Le sémaglutide en injections quotidiennes pourrait permettre une résolution de la NASH chez environ la moitié des patients, mais sans impact sur l’évolution du stade de fibrose selon un essai de phase 2.

  • Istock/Liliia Kyrylenko
  • 17 Décembre 2020
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    Il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement ayant une indication dans la stéatohépatite non-alcoolique (NASH), maladie du foie responsable d’une insulino-résistance et de complications hépatiques et cardiovasculaires.

    Seule, une perte de 5 à 10% du poids initial peut permettre d’améliorer l’histologie hépatique, mais elle est souvent difficile à atteindre. Parmi les différentes pistes thérapeutiques explorées, celle des analogues du GLP-1.  

    Fibrose légère à sévère

    Les résultats d’une étude de phase 2 ayant évalué le sémaglutide, publiés dans le NEJM, sont encourageants. Cet essai multicentrique international a inclus 320 patients ayant une NASH confirmée par biopsies et une fibrose hépatique de stade F1 (n=90), F2 ou F3 (n=230).

    Ils ont été randomisés en double aveugle pour recevoir du sémaglutide en injection sous-cutanées quotidienne à 3 doses différentes (0,1 mg, 0,2 mg ou 0,4 mg) ou un placebo.

    Un suivi de 72 semaines

    Au terme de 72 semaines de suivi, le taux de résolution de la NASH était plus élevé chez les patients ayant reçu le sémaglutide que chez ceux de groupe placebo : 40 % pour la dose de 0,1 mg, 36% avec la dose de 0,2 mg et 59 % avec la dose la plus élevée, comparativement à 17 % dans le groupe placebo (p<0,001 vs placebo pour la dose de 0,4 mg).

    En revanche, il n’y a pas eu de différence significative quant au taux d’amélioration du stade de fibrose, qui a été de 43 % avec le sémaglutide à la plus forte dose vs 33 % dans le groupe placebo (p=0,48).  

    Profil de tolérance

    Les effets secondaires de type digestifs (nausées, constipation, vomissements) ont été sans surprise plus fréquents chez les patients ayant reçu l’analogue du GLP-1 : respectivement 42% vs 11%, 22% vs 12% et 15% vs 2%.

    Il faut noter que le choix d’une injection quotidienne de sémaglutide a été fait à un moment où le profil de tolérance de cet analogue du GLP-1 en injection hebdomadaire n’avait pas encore été établi.  

    Ces résultats positifs offrent donc un nouvel espoir dans une pathologie sans réel recours thérapeutique et dont l’incidence ne cesse de croitre. A noter cependant un écueil majeur de cette étude : aucun ajustement ou même corrélation entre la perte de poids et les données hépatiques n'a été fait dans l'étude alors même qu'on sait que la perte pondérale est l'un facteur majeur de l'amélioration de la NASH. Il n'y a donc pas de certitude sur l'efficacité directe du liraglutide sur la NASH. L'effet positif peut être uniquement lié à la perte pondérale, ce qui reste cliniquement pertinent surtout en l'absence d'autre traitement spécifique.

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