Onco-dermatologie
Thérapies ciblées dans le mélanome : à la recherche du meilleur schéma d’administration
Dans le mélanome métastatique, l’administration intermittente de la combinaison d’un inhibiteur de BRAF et d’un inhibiteur de MEK s’est montrée inférieure au schéma d’administration continu dans un essai de phase 2.
Chez les patients ayant un mélanome métastatique avec mutation BRAF, l’association d’un anti BRAF et d’un anti-MEK permet d’obtenir dans la majorité des cas une bonne réponse thérapeutique, mais cette stratégie se heurte à plus long terme à l’acquisition de résistances, phénomène contre lequel d’autres schémas d’administration sont envisagés.
Des études précliniques avaient montré un possible intérêt d’une administration, non plus continue, mais intermittente, de ces thérapies ciblées, hypothèse qui a été testée dans une étude de phase 2 randomisée en ouvert, dont les résultats sont publiés dans Nature Medicine.
Combinaison de dabrafénib et tramétinib
L’ensemble des 249 patients inclus dans les 68 centres ayant participé à cet essai ont reçu la combinaison de dabrafénib (inhibiteur de BRAF) et de tramétinib (inhibiteur de MEK) pendant 8 semaines selon le protocole habituel.
Puis, dans un deuxième temps, ceux dont la maladie n’avait pas progressé (206 patients) ont été randomisés pour poursuivre le traitement en continu (105 patients) ou changer pour une administration intermittente (101 patients), selon un schéma alternant 3 semaines sans traitement et 5 semaines avec traitement.
Une moindre survie sans progression
Contrairement à l’hypothèse initiale, la survie sans progression a été meilleure avec l’administration continue de l’association des thérapies ciblées qu’avec l’administration intermittente : 9 mois post-randomisation versus 5 mois (p= 0,064). Il n’y a pas eu de différences entre les deux bras de traitement sur les critères d’évaluation secondaires, notamment sur la survie globale et la survenue d’effets indésirables.
Des résultats décevants donc, malgré un rationnel préclinique solide ont souligné les auteurs de ce travail, qui indiquent que le protocole standard reste l’administration continue de cette association de thérapies ciblées.











