Onco-dermatologie

Kératose actinique : le choix du traitement en question

L’arsenal thérapeutique dans la kératose actinique avec lésions multiples est assez large, mais toutes les approches n’ont pas la même efficacité selon une étude multicentrique danoise.

 

  • Istock/libre de droit
  • 14 Septembre 2020
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    Les données comparatives sont parcellaires et il n’y a pas de recommandations pour guider le choix du traitement dans les lésions actiniques multiples.  Les médecins de 4 hôpitaux danois ont donc comparé l’efficacité des quatre traitements les plus utilisés dans ce contexte: fluoro-uracile (FU) en crème à 5 %, imiquimod en crème, photothérapie dynamique (PTD) après application topique de méthyl aminolévulinate et mébutate d’ingénol en gel à 0,015%. Les auteurs de cette étude menée sur une cohorte de 624 patients (âge médian 75 ans), dont les résultats ont été publiés dans le NEJM, concluent à la supériorité du fluoro-uracile pour traiter des zones de 25 à 100 cm carrés au niveau de la tête et du cou. Un an après la fin du traitement, le taux de succès cumulé (absence d’échec thérapeutique défini par une réduction de moins de 75 % des lésions actiniques) a été de 74,7% dans le groupe FU en topique, comparativement à 53,9% pour l’imiquimod, 37,7% pour la PTD et 28,9% pour le mébutate d’ingénol (p<0,001 pour tous les comparatifs). Aucun effet secondaire notable n’a été rapporté.

    Une prévalence très élevée

    Cette étude apporte ainsi des informations importantes pour guider les praticiens dans leur démarche thérapeutique face à ces lésions précancéreuses particulièrement fréquentes dans la population de phénotype caucasien (prévalence de 37,5% après l’âge de 50 ans).  

    Les kératoses actiniques doivent être traitées car elles peuvent évoluer vers des carcinomes épidermoïdes cutanés. Alors que les atteintes isolées sont généralement traitées par cryothérapie, les lésions multiples, touchant des zones parfois étendues, relèvent d’approches thérapeutiques plus variées, par topiques cytostatiques ou immunomodulateurs ou par photothérapie dynamique. Aujourd’hui, le choix du traitement de ces zones cutanées, appelées « champs de cancérisation » car globalement à risque de développement de carcinomes épidermoïdes même en l’absence de lésions actiniques visibles, ne repose pas sur des recommandations claires, mais relève plus des préférences du patient et des habitudes du praticien.

     

    A noter que les autorités européennes ont suspendu en janvier dernier l’autorisation de mise sur le marché du mébutate d’ingénol afin de réévaluer son rapport bénéfice/risque suite à la mise en évidence, dans plusieurs études, d’un risque accru de cancer cutané.

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