Oncologie

Cancer colorectal localisé : durée personnalisée de la chimiothérapie adjuvante

Chez la majorité des patients ayant un cancer colorectal localisé, la durée de la chimiothérapie adjuvante peut être réduite de 6 à 3 mois, sans impact majeur sur la survie globale à 5 ans, mais avec une nette réduction de la toxicité.  

  • Mohammed Haneefa Nizamudeen/istock
  • 04 Juin 2020
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    Dans le cancer colorectal localisé (stade III) opéré, l’impact d’une chimiothérapie adjuvante de 3 mois au lieu de 6 sur la survie globale à 5 ans est très faible, avec des taux respectifs de 82,4% et 82,8%, soit une différence de 0,4% (HR 1,02, IC 95 %0,95-1,11, p = 0,058), alors que parallèlement la toxicité est diminuée par un facteur 2 à 6.  

    Les résultats finaux de l’étude IDEA, présentés lors du congrès de l’ASCO ne permettent pas de démontrer formellement la non-infériorité d’une chimiothérapie adjuvante de 3 mois au lieu de 6, qui était l’objectif de cet essai. Mais ils plaident en faveur du recours au protocole CAPOX sur 3 mois chez la plupart des patients ayant un cancer colorectal de stade III, en particulier ceux à faible risque, et ce d’autant plus que cette durée raccourcie de chimiothérapie permet de réduire de façon importante la toxicité, notamment neurologique, les contraintes, et bien sûr les coûts.

    Etude prospective

    IDEA est une étude prospective, internationale, de « non infériorité » qui visait à démontrer qu’une durée de trois mois de chimiothérapie adjuvante (FOLFOX associant oxaliplatine et 5-FU) ou CAPOX associant oxaliplatine et capécitabine) n’était pas inférieure à une durée de six mois en termes d’efficacité antitumorale.

    Au total, 12 834 patients atteints d’un cancer colorectal de stade III avaient été inclus dans cet essai, coordonné en France par les Prs Thierry André (hôpital St-Antoine, Paris) et Julien Taïeb (HEGP, Paris).

    Une analyse antérieure poolée des données n’avait pas permis de conclure à la non-infériorité d’une chimiothérapie adjuvante de 3 mois sur la survie sans progression à 3 ans. Toutefois, chez les patients qui avaient reçu le protocole CAPOX, les deux durées de chimiothérapie avaient donné des résultats équivalents.

    Pas de différence de survie sans progression

    Les résultats finaux rapportées lors de cette édition 2020 de l’ASCO portent également sur la survie sans progression à 5 ans, dont les taux respectifs sont de 69,1% vs 70,8 % (HR 1,08, IC 95% 1,01-1,15), p =0,22).

    Au total, la durée de la chimiothérapie doit être personnalisée en fonction du risque de chaque patient, mais la majorité relèvent d’un protocole raccourci par CAPOX.  

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