Cardiologie
Infarctus : les bénéfices de la colchicine valident le rôle de l'inflammation
Dans les suites d'un infarctus du myocarde récent, les bénéfices anti-inflammatoires de la colchicine sont démontrés sur les évènemments cariovasculaire par l'étude COLCOT, présentée au congrès 2019 de l'AHA. Après CANTOS et LoDoCo, ceci conforte l'intérêt de sa prescription à la phse aiguë de l'athérosclérose.
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Le rôle de l'inflammation dans l'athérosclérose et ses complications, notamment l'infarctus du myocarde et l'AVC est aujourd'hui confirmé. Une étude a donc été menée pour valider le rôle d'un anti-inflammatoire, la colchicine, après un infarctus du myocarde récent. Ses conclusions, publiées dans le New England Journal, soulignent la réduction du risque de complications cardio-vasculaires par de faibles doses de colchicine.
Cette étude repose sur un essai randomisé en double aveugle, portant sur 4 745 patients ayant été victimes d'un infarctus du myocarde dans les 30 derniers jours.
Une réductionde 23% des complications
“Le critère principal d'efficacité regroupait : décès d'origine cardio-vasculaire, arrêt cardiaque avec réanimation, infarctus du myocarde, AVC ou hospitalisation urgente nécessitant un revascularisation”, explique Jean-Claude Tardif, cardiologue canadien, directeur du Centre de recherche de l'Institut de cardiologie de Montréal et professeur de médecine à l'université de Montréal.
Ces complications ont été observées chez 7,1% des patients auxquels avait été administré le placebo (en sus du traitement habitue) et chez seulement 5,5% chez ceux auxquels une dose faible de colchicine avait été administrée quotidiennement. Les effets de ce traitement se traduisent donc par une réduction de plus de 23% des complications graves après un infarctus du myocarde dans les 30 derniers jours par rapport à ceux qui n'ont pas bénéficié de ce traitement.
“Excellente tolérance”
“Cela montre bien une réduction relative du risque”, souligne Jean-Claude Tardif, qui insiste par ailleurs sur “l'excellente tolérance” à la colchicine puisqu'aucun effet secondaire sérieux, notamment gastro-intestinal, n'a été observé à cette dose (0,5 mg/jour) chez les patients traités.
“La colchicine est un médicament anti-inflammatoire que l'on connaît bien (il est notamment prescrit dans le traitement de la goutte), avec peu d'effets secondaires, d'usage simple puisqu'il s'agit d'une administration orale, et par ailleurs peu coûteux. Il semble donc bien adapté dans la prise en charge d'un patient victime d'un infarctus du myocarde récent”, conclut Jean-Claude Tardif.











