Pneumologie

SADS: une surveillance à distance multimodale pour diminuer le risque cardio-vasculaire

Chez les sujets présentant une apnée du sommeil avec un risque cardiovasculaire élevé, la télésurveillance n’améliorerait pas la pression artérielle mais la qualité de vie. D’après un entretien avec Yves Grillet.

  • 18 Juillet 2019
  • A A

    L’étude OPTISAS 2, dont les résultats sont parus dans Chest, en avril 2019, a cherché à savoir si la télésurveillance multimodale pouvait améliorer la tension artérielle des sujets SADS à haut risque cardio vasculaire et si l’adhésion au traitement pouvait améliorer leur qualité de vie. Au total, 306 patients ont été inclus dans l’étude. La moitié d’entre eux était connue pour avoir une hypertension artérielle par auto-mesure et celle-ci n’était pas équilibrée au moment de l’inclusion. Le télémonitorage a observé la tension artérielle et la qualité de vie de sujets sur une période de 6 mois.

    Une étude originale mais limitée par l'arrêté de 2013

    Le docteur Yves Grillet, pneumologue à Valence, précise qu’il s’agit d’une étude originale qui a nécessité de gros moyens techniques et financiers, avec un large consortium des fabricants de PPC et prestataires de service à domicile. L’existence d’observateurs du sommeil rendait l’inclusion simple mais l’arrêté de 2013 qui a rendu la télésurveillance obligatoire a empêché la randomisation, ce qui s’est avéré malencontreux pour le recrutement. Les sujets inclus avaient un risque cardio vasculaire élevé déterminé par l’âge, le sexe, le tabagisme, la pression artérielle, la cholestérolémie et les antécédents de coronaropathie ou d’AVC. Ils ont bénéficié d’un télémonitorage avec des objets connectés, permettant d’élaborer une échelle de qualité de vie au début et à la fin de l’étude.

    Une qualité de vie améliorée par le télé-monitorage

    Yves Grillet explique que la pression artérielle n’a pas été améliorée au cours de l’étude de façon plus efficace qu’avec la télésurveillance classique mais il précise que cette surveillance sur 6 mois seulement est à la limite de la significativité. Cependant, il insiste sur le fait que la qualité de vie des patients a nettement été améliorée pat le télémonitorage via une meilleure observance du traitement. Une diminution de la somnolence diurne a également été observée de façon significative. Il existe désormais un « carnet-patient » qui relate ses besoins satisfaits et non satisfaits.

    En conclusion, même si la pression artérielle ne s’en trouve pas mieux équilibrée, le télémonitorage multimodal présente un intérêt majeur dans l’amélioration de la qualité de vie des sujets SADS à haut risque cardio-vasculaire, principalement par le biais d’une meilleure observance. L’union fait la force !

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.