Pneumologie
Mucoviscidose : identification des sujets de bon pronostic à 10 ans
L’évolution de la mucoviscidose a considérablement amélioré son pronostic et identifier les patients à faible risque de mortalité à 10 ans leur permet l’accès à l’assurabilité des prêts bancaires. D’après un entretien avec Pierre-Régis Burgel.
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Une étude, parue en décembre 2018, dans l’European Respiratory Journal, a cherché à identifier des groupes de patients atteints de mucoviscidose à bon pronostic vital à 10 ans pour leur permettre d’avoir des propositions d’assurance pour des emprunts bancaires. Cette étude, basée sur le registre français de la mucoviscidose, a été déclenchée à l’initiative de la Direction Générale de la Santé, avec pour objectif d’améliorer l’accès à l’assurabiilté des patients atteints de mucoviscidose. Deux groupes de sujets à bon pronostic ont été identifiés, soit 40% des malades adultes.
Un pronostic qui change, des patients qui vieillissent
Le Professeur Pierre-Régis Burgel, pneumologue à l’hôpital Cochin, spécialiste de la mucoviscidose et auteur de ce travail, explique que l’étude a pris en compte les registres de données datant de 2005 pour faire une sélection et une analyse en cluster permettant d’ identifier 7 groupes, en fonction de leur survie globale et la présence ou non d’une greffe. Deux groupes, soit 40% de sujets, ont une survie à 10 ans de 95%. Le premier groupe comporte les sujets atteints de formes moins sévères de mucoviscidose, à expression retardée à l’âge adulte. Le second regroupe comporte des sujets atteints de formes sévères mais à excellent pronostic à 10 ans car ils sont exposés à un meilleur système de soins et présentent moins d’infections à pyocyaniques. Ces patients vont donc vieillir.
Et un meilleur accès à l’assurabilité
Pierre-Régis Burgel rappelle que l’évolution de la mucoviscidose s’est considérablement modifiée et que les sujets atteints se voient toujours refuser les prêts bancaires suite au questionnaire de santé fourni par les assureurs, alors que leur pronostic est excellent. L’identification des sujets à bon pronostic grâce à un algorithme leur permet d’entrer dans les grilles d’assurabilité car ces malades vont vieillir.
En conclusion, il s’agit presque d’une étude historique car le pronostic de la mucoviscidose est en constante amélioration. Il est probable que les critères pronostiques soient encore amenés à être révisés. Et désormais, les patients atteints de mucoviscidose entrent dans les grilles d’assurabilité.
