Pneumologie
Pneumocoque : efficacité du vaccin, mais surveillance nécessaire
Une étude réalisée en Suède a analysé les effets des vaccins conjugués contre le pneumocoque. Ils ont entraîné une importante modification de l’écologie bactérienne avec l’expansion de nouveaux sérotypes.
- baburkina/Pix5
Les chercheurs suédois ont réalisé cette étude populationnelle sur un recueil de données systématique. En Suède, les infections invasives à pneumocoque sont de déclaration obligatoire, un contexte différent de celui de la France.
Dans la région de Stockholm, le vaccin contre le pneumocoque à 7 valences, le PCV7, a été introduit dans le programme d’immunisation de l’enfance en 2007 puis remplacé par le PCV 13 en 2010. Pour réaliser l’étude, plus de 90 % de toutes les souches d’infections invasives entre 2005 et 2014 (n = 2336) et les souches circulantes (260 avant et 647 après l’introduction du vaccin) ont été caractérisées par un antibiogramme, un sérotypage et éventuellement la recherche de clone, puisque au sein d’un même sérotype, il existe différents clones possibles.
Protection indirecte
Le résultat global de l’étude montre une efficacité du vaccin conjugué sur l’ensemble de la population puisque l’on observe une réduction de 18 % des infections invasives avec le vaccin à 7 valences. Avec le vaccin à 13 valences, on obtient une réduction supplémentaire de 11 % sur l’ensemble de la population, soit 16 infections pour 100 000 après vaccination par le PCV7, et 9 pour 100 000 après le PCV13.
Du fait de son action sur le portage rhinopharyngé chez l’enfant, on sait que le vaccin conjugué a un impact sur la circulation du pneumocoque et donc chez d’autres personnes que la cible des enfants de moins de deux ans. Ainsi dans certains pays, une protection indirecte a été mise en évidence chez les plus de 65 ans. Il a aussi été observé une modification des sérotypes circulants. Dans cette étude, chez les plus de 65 ans, 68 % des infections invasives étaient dues à des sérotypes non vaccinaux, non PCV13.
Fluctuation des sérotypes
Cette étude montre aussi qu’il existe une grande différence d’un sérotype à l’autre. Certains augmentent de façon constante, alors que d’autres augmentent puis disparaissent sans qu’il y ait eu de modification dans la vaccination. Les sérotypes peuvent donc connaître des fluctuations d’une année sur l’autre ou d’un pays à l’autre de façon spontanée. Souvent, le vaccin contre le pneumocoque peut éventuellement renforcer des débuts d’expansion de certains sérotypes. Enfin, le sérotype 3 qui est inclus dans le PCV13 reste prépondérant et semble moins accessible à la prévention vaccinale.
D’après un entretien avec le Pr Jacques Gaillat, infectiologue, Centre Hospitalier Annecy Genevois

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