Cardiologie

Glucosamine : un moindre risque cardiovasculaire associé

La glucosamine, un supplément diététique largement consommé au cours de l’arthrose, serait associée à une réduction du risque d’évènements cardiovasculaires, et en particulier chez le tabagique.

  • Darunechka/istock
  • 15 Mai 2019
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    La prise régulière de glucosamine, un supplément diététique utilisé contre la douleur dans l’arthrose, serait associée à un risque plus faible d’évènements cardiovasculaires. Le lien encore plus fort en cas de tabagisme fait évoquer un mécanisme anti-inflammatoire. C’est ce qui ressort d’une analyse des données de l'étude UK Biobank, publiée dans le BMJ.

    Bien que l'efficacité de la glucosamine sur la douleur articulaire continue de faire débat, elle est très prescrite et surtout très consommée en automédication. Or, de nouvelles données indiquent qu'elle pourrait jouer un rôle dans la prévention des maladies cardiovasculaires et la réduction de la mortalité cardiovasculaire.

    Réduction de 15 des évènements

    Dans l'ensemble, près d'un participant sur cinq (19,3 %) a déclaré consommer de la glucosamine au début de l'étude. Les chercheurs constatent que la prise régulière de glucosamine est associée à une réduction de 15% du risque d'événements cardiovasculaires, de 9 % à 22 % de maladie coronaire, d'AVC et de décès par maladie cardiovasculaire par rapport aux patients qui n’en prenaient pas.

    Ces associations favorables persistent après ajustement sur les principaux facteurs de risque traditionnels, notamment l'âge, le sexe, le poids (IMC), l'origine ethnique, le mode de vie, l'alimentation, les médicaments et les autres suppléments alimentaires consommés.

    Un effet encore plus favorable chez les fumeurs

    L'association entre la consommation de glucosamine et les maladies coronariennes est également plus forte chez les fumeurs actuels (37 % moins de risque) que chez les personnes n'ayant jamais fumé (12 %) et les anciens fumeurs (18 %).

    Ces résultats sont issus d’une analyse des données de la Biobanque britannique, une vaste étude démographique portant sur plus d'un demi-million d'hommes et de femmes britanniques.

    L’analyse a porté sur 466 039 participants sans maladie cardiovasculaire, qui ont rempli un questionnaire sur la consommation de suppléments, y compris la glucosamine.

    Les certificats de décès et les dossiers hospitaliers ont ensuite été utilisés pour surveiller les événements cardiovasculaires, y compris les décès cardiovasculaires, les coronaropathies et les accidents vasculaires cérébraux, sur un suivi moyen de sept ans.

    Un effet collatéral

    Plusieurs mécanismes peuvent expliquer ces résultats, selon les auteurs. L'utilisation régulière de glucosamine a été associée à une réduction des niveaux de protéine C-réactive (CRP), un marqueur de l'inflammation. Cela pourrait ainsi expliquer le lien plus fort entre les fumeurs, qui présentent des niveaux d'inflammation plus élevés et un risque majoré de maladie cardiovasculaire que les non-fumeurs.

    L'utilisation régulière de glucosamine peut également être un marqueur d'un mode de vie sain, même s’il est peu probable que cela ait pu affecter les résultats.

    Ce n’est pas la première fois que ce type d’effet collatéral est observé au cours d’un traitement chronique, par exemple l’alendronate, un antiostéoporotique de type bisphosphonate, a également un effet vasodilatateur coronaire par relargage du NO, ce qui réduit le risque d’évènement cardiovasculaire… et complique la tâche des autres antiostéoporotique qui se comparent à lui (ils sortent tous avec un sur-risque cardiovasculaire).

    Malgré la grande taille de l'échantillon, il s'agit d'une étude observationnelle qui ne peut pas établir de relation de cause à effet, et d'autres essais cliniques sont nécessaires pour tester cette théorie, disent les chercheurs.

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