Pneumologie

Insuffisance respiratoire chronique : une intervention infirmière pour préparer la fin de vie

Une intervention infirmière pour préparer la discussion sur la fin de vie au cours de l'insuffisance respiratoire chronique a démontré une baisse sensible du niveau d’anxiété. Mais cette intervention unique doit avoir lieu au bon moment. D’après un entretien avec Anne Prud’homme.

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  • 09 Mai 2019
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    Une étude randomisée, dont les résultats ont été publiés dans Thorax, en avril 2019, a cherché à montrer que le rôle d’une infirmière dans l’accompagnement en fin de vie des sujets BPCO pouvait avoir un intérêt mesurable. Cette étude a inclus 165 patients répartis en deux bras, l’un accompagné par une infirmière (89 sujets), et l’autre ne bénéficiant pas de cet accompagnement (76 sujets). Tous les patients étaient suivis par un médecin traitant. Ces sujets ont été sélectionnés après leur sortie d’hospitalisation pour exacerbation et certains ont bénéficié d’une intervention par une infirmière formée à la psychologie et à la pathologie respiratoire pour évoquer la fin de vie, quatre semaines après leur sortie, en compagnie de leurs proches.

    Un accompagnement qui diminue l’anxiété

    Le docteur Anne Prud’homme, pneumologue au Centre Hospitalier de Tarbes, explique qu’il s’agit d’une approche intéressante sur un sujet trop peu souvent abordé.  Elle souligne que les patients en fin de vie évoquent difficilement ce sujet avec leur médecin traitant et que l’abord par l’infirmière est très personnalisé et exclu du cadre hospitalier, ce qui permet au sujet et à son entourage de commencer à penser à la fin de vie avec moins d’anxiété. En effet, l’étude a montré qu’un entretien de 90 minutes au domicile du patient permet une meilleure communication avec le médecin et un niveau d’anxiété moins important. Cependant, l’étude n’a pas montré de différence significative sur l’état dépressif du patient en fin de vie.

    Comment choisir le bon moment ?

    Anne Prud’homme insiste sur le fait que la réelle difficulté réside dans le choix du moment auquel cet entretien doit avoir lieu et sur son caractère unique. La complexité de l’approche est de savoir si la survie est de 6 mois, de 24 mois ?  Le caractère unique de cet entretien aggrave cette difficulté, car il est alors nécessaire de déterminer avec précision à quel moment le « virage » de fin de vie a lieu.

    En conclusion, l’intérêt d’une intervention infirmière à domicile pour aider les patients BPCO en fin de vie est démontré pour apaiser l’anxiété du sujet et de son entourage. Reste à déterminer le moment optimal de cette intervention et évaluer l’éventuel intérêt d’interventions répétées.

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