Diabétologie
La télé-médecine entre au congrès de la SFD
Alors que la télé-médecine devient incontournable dans le paysage médical, de nombreuses questions se posent, pour les praticiens et leurs patients.
- DURAND FLORENCE/SIPA
C'est une première historique. La Société Francophone du Diabète (SFD) a organisé mercredi 23 mars un symposium sur la télé-médecine (ou e-médecine), lors de la deuxième journée de son congrès annuel qui a lieu cette année à Lyon. Une preuve que la question devient incontournable dans le paysage médical. Pour le diabète, la télé-médecine permet d'accompagner le patient au quotidien chez lui, grâce aux nouvelles technologies. Un grand saut en avant quand on sait qu'un patient diabétique voit en moyenne son médecin trois heures par an.
Une assistance au traitement
« La télé-médecine, tout le monde est convaincu de son utilité », déclare même le Pr Eric Renard, responsable du service d’endocrinologie au CHU de Montpellier (Hérault). Un enthousiasme qui s'accompagne du développement de solutions, comme DIABEO, un logiciel médical d’aide à la décision, disponible sur smartphone, présenté lors du congrès de la SFD. Il a pour objectif d'aider les patients atteints de diabète de type 1 à gérer leur maladie et leur traitement tout en permettant à leur médecin de suivre l'évolution de leurs glycémies.
L’obstacle de la rémunération
Si la télé-médecine est annoncée comme une révolution pour la vie des patients et pour les acteurs médicaux, il y a des enjeux importants qui restent sans réponse pour l'instant. La question de la rémunération des praticiens tout d'abord. « Tant que les télé-consultations ne seront pas rémunérées, la télé-médecine ne se développera pas », juge Jacques Lucas, vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins lors d'une table ronde sur le sujet. Des solutions sont évoquées par des médecins, comme la possibilité de passer d'une rémunération à l'acte – c'est-à-dire que le médecin est rémunéré à chaque consultation – à une rémunération au forfait.
Une faible utilisation par les médecins
Un changement de paradigme qui pourrait permettre une gestion plus assidue des données de santé. Pour l'instant, l'étude TELESAGE, en cours et qui devrait s'étaler sur 2 ans, révèle que 53 % des médecins ne lisent pas ou très peu les messages (c'est-à-dire les données de santé) qu'ils reçoivent. Un pourcentage très faible quand on sait que les nouveaux appareils, que ce soient les dispositifs médicaux ou les appareils connectés, promettent tous de partager de manière sécurisée les données des patients directement avec leur médecin.











