Cardiologie
TAVI : la voie carotidienne fait son chemin
Le remplacement de la valve aortique par voie percutanée (TAVI) peut se réaliser par voie carotidienne avec d’aussi bons résultats que par voie fémorale. Une alternative intéressante lorsque la voie fémorale est à éviter selon une étude française parue dans le JACC.
- JACC
La voie d’abord carotidienne ne fait pas mieux, ni moins bien que la voie fémorale pour un remplacement valvulaire percutané. Durant l’intervention, les auteurs n’ont pas rencontré de problème majeur de saignement ou de complications vasculaire en rapport avec la voie d’abord. La mortalité pendant la procédure a été de 3,1 % ; à 30 jours, elle a été de 6,3% et de 16,7% à un an. Les auteurs ne notent pas d’AVC, mais 3 AIT dont 2 controlatéraux liés à des embols, soit un taux d’AIT de 6,3%.
Ce sont des chiffres très proches de ceux de la voie fémorale pour Thomas Modine, chirurgien cardiaque à l’hôpital cardiologique de Lille, qui a dirigé cette étude, publiée dans le JACC, sur 96 patients, recrutés dans 3 centres expérimentés français (Lille, Lyon et hop. Mondor à Paris) entre 2009 et 2013. Et encore les décès pendant la procédure ne sont pas liés à la voie d’abord, mais à des occlusions de coronaire ou des tamponnades.
Le TAVI se réalise normalement par voie fémorale. Mais chez certains patients, cette voie est à éviter car leur artère est soit de trop petit calibre, soit calcifiée, soit tortueuse et calcifiée , tout ceci tant évalué par scanner.
Pourquoi choisir alors la voie carotidienne par rapport à la chirurgie ? Parce que selon Thomas MODINE, elle est plus facile d’accès, plus rapide, plus confortable, elle ne se fait sous anesthésie locale et l’opérateur accède directement à la valve aortique. Et la technique est relativement facile, même chez les obèses. Et si certains la voyaient d’un mauvais œil, c’est surtout par méconnaissance.

A noter que cette étude dont le nombre d’inclusions est relativement peu important est préliminaire et s’est arrêtée en 2013. Depuis, d’autres patients ont été inclus et l’expérience des différents centres s’est étendue. Les prochaines données seront sans doute meilleures. La voie carotidienne pourrait alors être une alternative validée pour les TAVI auxquelles les chirurgiens auront de plus en plus recours au vu de l’augmentation de l’espérance de vie et donc de la fréquence des retrécissements aortiques.











