Pneumologie
Asthme sévère de l'adulte : la mortalité serait liée aux comorbidités
Chez des patients adultes asthmatiques sévères, un risque élevé de mortalité serait lié aux comorbidités telles que la consommation de tabac, la BPCO ou une tumeur bronchique. D’après un entretien avec Chantal Raherison.
- 5thstreet/istock
Une étude parue dans Allergy a évalué, sur un suivi de plus de 10 ans, les causes de mortalité d'adultes asthmatiques. Ils avaient plus de 30 ans, un asthme récent découvert à l’âge adulte et considéré comme sévère ou non suffisamment contrôlé par le traitement de fond. Ils ont été appariés avec des sujets sains en fonction de l’âge, du sexe et du niveau d’éducation.
La surmortalité est liée aux comorbidités
Les résultats ont montré que l’augmentation du taux de mortalité chez les asthmatiques était étroitement liée à la consommation de tabac, à la présence d’une BPCO ou d’une tumeur bronchique. Le rôle des comorbidités telles que le surpoids, les syndromes anxio-dépressifs, l’insuffisance cardiaque était également non négligeable. La rhinite allergique semble avoir un impact, mais ce critère rapporté par les sujets, n’est pas validé par un diagnostic précis ou une prescription.
Les patients étudiés ne sont-ils pas plus BPCO qu’asthmatiques ?
Pour Chantal Raherison, CHU de Bordeaux, la question de la validité du diagnostic d’asthme chez ces patients se pose. En effet, la plupart d’entre eux ont été diagnostiqués asthmatiques à l’âge adulte, un très faible pourcentage ayant développé la maladie dans l’enfance. De plus, les critères de diagnostic sont seulement cliniques et fondés sur la variation du peak-flow. Enfin, dans cet échantillon de patients, on retrouve une proportion de fumeurs plus élevée chez les asthmatiques que chez les sujets sains. Il est donc licite de se demander si ces patients ne présentent pas, en fait, une BPCO ou un asthme devenu BPCO. D’autre part, l’effet de la corticothérapie générale n’a pas été évalué.
En conclusion, malgré ces limites, cette étude montre que les patients jeunes atteints d’une maladie respiratoire avec hyper-réactivité bronchique, associée à un tabagisme chronique, ont une espérance de vie diminuée, principalement en raison du tabagisme et des comorbidités.












