Pédiatrie

Allergies : chez les nourrissons, les antibiotiques et les anti-acides favorisent leur développement

Chez les nourrissons, l’utilisation d’antibiotiques et d’anti-acides favoriserait le risque de développer ultérieurement des allergies, selon une nouvelle étude américaine.

  • 03 Avril 2018
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    Des chercheurs américains ont établi un lien entre l’utilisation d’antibiotiques ou d’anti-acides durant les 6 premiers mois de vie et le développement ultérieur d’allergies, alimentaires ou non.

    Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue JAMA Pediatrics.

    L'incidence des allergies toujours en hausse

    Les maladies allergiques et l’asthme sont en hausse depuis plusieurs décennies. Par ailleurs, l’utilisation croissante de médicaments altérant le développement du microbiote intestinal et modifiant l'environnement du bébé serait à l’origine de maladies allergiques.

    Pour mieux comprendre ce phénomène, des chercheurs ont réalisé une étude de cohorte sur près de 800 000 enfants, visant à évaluer le lien entre l’utilisation d’antibiotiques et de d’anti-acides durant la petite enfance et le développement de maladies allergiques infantiles.
     

    Relation entre anti-acides, antibiotiques et dysbiose intestinale

    Actuellement, l’utilisation d’antibiotiques, anti-H2 et d’IPP, est généralement considérée comme sans danger durant la petite enfance. Ces deux dernières classes sont d’ailleurs souvent prescrites aux nourrissons qui régurgitent. Or, des études ont déjà démontré que les médicaments anti-acides et les antibiotiques peuvent contribuer à un déséquilibre du microbiote intestinal.

    Pour les antibiotiques, il est évident qu'ils modifient profondément la flore intestinale. Selon les chercheurs, les anti-acides, en réduisant l'acidité dans l'estomac, altèrent également la digestion des protéines, et peuvent affecter la façon dont les antigènes ingérés sont digérés dans le tube digestif et ensuite présentés au système immunitaire de l'enfant qui est fortement présent dans l'intestin.

    Les différents types d'allergies observés

    En pratique, l’étude a permis d’observer le développement d’une allergie alimentaire chez 24 514 enfants. La plus fréquente était l’allergie aux arachides, suivie de l’allergie au lait de vache, puis de l’allergie aux œufs. Concernant les allergies non-alimentaires, les deux diagnostics les plus fréquents étaient la rhinite allergique et la dermatite de contact.

    Par ailleurs, un pourcentage plus élevé de garçons a développé un état allergique par rapport aux filles (59,5% versus 56,6%). En outre, les enfants nés par césarienne et les prématurés avaient également un risque accru de maladie allergique.

    Que ce soit avec les anti-acides ou avec les anti-H2, un effet dose-dépendant a été observé. Ce n’était pas le cas avec les antibiotiques. Par ailleurs, l’utilisation d’anti-acides augmentait les réponses allergiques non seulement aux allergènes alimentaires, mais également aux allergènes non alimentaires.

    Un risque allergique global

    Globalement, les chercheurs concluent que l’utilisation d’anti-acides est associée à des risques accrus pour toutes les grandes catégories de maladies allergiques (allergie médicamenteuse, dermatite atopique, urticaire ...), mais en particulier d’allergie alimentaire.

    Quant aux antibiotiques, ils sont également associés à un risque plus élevé de développer une allergie, quel que soit son type, ainsi qu’à un risque d’asthme deux fois supérieur durant l’enfance.

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