Gastroentérologie

Brûlures d'estomac : les IPP favoriseraient la dépression

La prise chronique d'un anti-acide puissant, un inhibiteur de la pompe à protons, pourraient rendre les patients dépressifs, selon une récente étude. Ces anti-acides, de la classe de l'oméprazole, sont le principal traitement contre l’acidité gastrique. Certaines personnes les avalent comme des bonbons.

  • Istock/Marjot
  • 12 Mars 2018
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    La dépression d’un patient souffrant de brûlures gastriques pourrait-elle venir de son traitement ? L’étude, récemment publiée dans la revue Psychotherapy and Psychosomatics, met en cause les inhibiteurs de la pompe à protons.

    Les chercheurs affirment que les patients prenant des IPP auraient plus de risques de développer un trouble dépressif majeur.

     

    Pertinence de la posologie


    Pour s’assurer que le lien entre les IPP et dépression existait, les chercheurs ont analysé les données prospectives de 2 366 personnes. Celles-ci ont suivi un traitement à base d'IPP et ont ensuite été atteintes de dépression. Les chercheurs les ont comparés à plus de 9 000 patients prenant les mêmes médicaments, mais n’ayant pas eu cet effet secondaire dépressif.

    Le résultat est probant : la différence entre ces deux groupes est la dose quotidienne d’IPP. Les dépressifs en prenaient plus.

     

    Le lien avec les bactéries intestinales


    Comment des médicaments pour l’estomac peuvent avoir une telle conséquence sur la santé mentale des patients ? Les chercheurs avancent quelques explications. En diminuant l'acidité de l'estomac, barrière naturelle contre les infections d'origine alimentaire, les IPP perturbent l'équilibre de la flore bactérienne de l’intestin.

    Cette modification du microbiote intestinal peut provoquer deux phénomènes : la perturbation des communications entre l’intestin et le cerveau et/ou le fait que l’organisme n’absorbe plus correctement les nutriments. 


    La relation entre le mental et les intestins


    De nombreuses études pointent l’importance des bactéries intestinales dans le bien-être mental. Celles-ci sécrêtent de très nombreuses molécules qui passent dans la circulation sanguine et peuvent aller dans tous les organes y compris le cerveau. Ainsi, une perturbation de la flore intestinale à cause des IPP pourrait être à l'origine de la dépression.

    Si les médecins prescrivent des IPP, surtout à forte dose, ils doivent garder à l’esprit les effets indésirables qu’ils engendrent sur leurs patients. De la même façon, les malades qui souffrent d'une œsophagite ou d'un reflux gastro-œsophagiens doivent être bien conscients que les fortes doses d'IPP ne sont vraisemblablement pas innocentes. Le traitement à la demande ne doit donc pas dire à forte dose et tous les jours.

    Des effets indésirables des IPP, qui s’allongent au fil des études : pneumonies, fractures osseuses, infections gastro-intestinales, développements d’allergies… Et maintenant dépression. En France, une personne sur cinq a souffert ou souffrira de cette maladie mentale

     

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