Pneumologie

Pneumo et allergo ont une bonne perception du vécu de leurs patients asthmatiques

Seule une légère discordance de perception des conséquences de l’asthme existe entre médecins et patients. Le commentaire d’A Didier sur l’étude parue dans le BMJ Open.

Mots-clés :
  • 01 Mars 2018
  • A A

    Sans faire de l’auto-satisfaction, les résultats d’une étude parue dans le BMJ Open Respiratory, sont rassurants pour les médecins : elle a montré que seule une légère discordance existait entre la perception des patients de leur maladie asthmatique et celle de leur médecin.

    L'étude, qui s'est déroulée en Espagne, a évalué environ 3000 patients atteints d'asthme modéré à sévère, suivis par 231 médecins dont 103 pneumologues et 121 allergologues. Lors de leur première consultation, un questionnaire sur la perception des conséquences de la maladie était remis au médecin et au patient. Un taux de discordance ou de concordance entre les deux a été évalué, sachant que ni le médecin ni le patient ne connaissait les réponses de l'autre. Ce taux, aboutissant à la création d'un score allant de 0 à 10, a pris en compte les activités quotidiennes des patients telles que le ménage, l'exercice physique, les voyages, les sorties, les relations sociales et familiales et la vie sexuelle.

    27% de discordance

    Les résultats ont montré que 27% des médecins ont une évaluation discordante de celle des patients, c’est à dire que ces médecins surestiment ou sous estiment les conséquences de l'asthme sur le patient. Parmi eux 15 % sous-estiment le retentissement de la maladie, ce qui entraine un risque plus élevé de mauvais contrôle de l'asthme, d'hospitalisations ou de passages aux urgences. Pour Alain Didier, chef du service de pneumologie au CHU de Toulouse, ces résultats ne sont pas catastrophiques, par rapport à ce qui avait été trouvé dans d’autres études où le taux pouvait atteindre 50%. A noter que, dans cette étude, l'asthme modéré à sévère a été défini seulement par la charge thérapeutique à la première consultation, ce qui est un critère trop imprécis.

    De l'importance du dialogue et de la définition d'objectifs communs patient-médecin

    Selon Alain didier, dans une maladie où l'éducation thérapeutique est déterminante, il est indispensable qu'il existe un dialogue médecin-patient afin de définir ensemble des objectifs communs. Si les objectifs de chacun sont différents, le patient ne s'y retrouve pas. L'étude ne permet pas de savoir, sur les 15% de cas de discordance, s'ils'agit d'un "profil" médecin ou d'un "profil" individuel de patient.

    En conclusion, la définition d'objectifs communs entre le médecin et le patient asthmatique est primordiale pour une prise en charge optimale de la maladie, mais la concordance entre les deux reste encore à définir dans d'autres pays, avec des cultures différentes et probablement d'autres outils d'évaluation.

    Ecoutez...
    Pr Alain Didier, chef du service de pneumologie, CHU de Toulouse : « Ils ont pris un ensemble de malades asthmatiques qu'ils voyaient pour la 1ère fois en consultation et ils ont à la fin fait remplir un questionnaire...»

     

     

     

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.