Prévention
Cancer : les aliments ultra-transformés en augmentent les risques
Une étude menée par l’Inserm, l’Inra et l’Université Paris 13 suggère que la consommation de produits ultra-transformés comme les surgelés, les sucreries, les plats préparés et les soupes industrielles augmente les risques de cancer.
- stokkete
Même s’ils sont compromis par l'ajout d'hormones, de conservateurs et autres traitements chimiques altérant ou détruisant les enzymes naturelles, les acides gras, les fibres et les vitamines, les aliments transformés sont de plus en plus consommés.
Selon l’Insee, la part des produits transformés à base de viande, de poisson et de légumes a plus que doublé ces dernières années, pour atteindre 41 % en 2006 en France, au détriment des produits demandant davantage de préparation personnelle. Aujourd’hui, elle représenterait 80% de notre consommation alimentaire. Mais une nouvelle étude associant des chercheurs de l’Inserm, de l’Inra et de l’Université Paris 13 et publiée ce jeudi dans le British Medical Journal suggère que la consommation d’aliments ultra-transformés accentue le risque de cancer.
Consommation d’aliments ultra-transformés et risque de #Cancer : 1 première étude qui alerte mais qui doit être confirmée par d'autres investigations https://t.co/6CfvYUSCIN pic.twitter.com/ZaHJeAvuBl
— Inserm (@Inserm) 15 février 2018
Mauvaises habitudes alimentaires et cancer du sein
Les habitudes alimentaires de 104 980 participants âgés en moyenne de 43 ans ont été suivies entre 2009 et 2017 : 228 cas de cancers ont été diagnostiqués (108 mortels et 739 du sein). "Une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire s’est révélée être associée à une augmentation de plus de 10% des risques de développer un cancer en général (accru de 6 à 18%) et un cancer du sein (accru de 2 à 22%) en particulier", indiquent les auteurs. Plus spécifiquement, "les graisses et sauces ultratransformées et les produits et boissons sucrées étaient associés à un risque accru de cancer globalement, et les produits sucrés ultra-transformés étaient associés à un risque de cancer du sein".
Exemples d'aliments "ultra-transformés"
Les chercheurs citent les sucreries, les desserts, les plats préparés, les gâteaux apéritifs, les boissons sucrées, les viandes transformées telles que les boulettes ou les nuggets, les soupes industrielles, les pâtes ou encore les plats surgelés. Selon la classification NOVA (reconnue par la FAO et la Pan American Health Organization) qui répertorie les aliments selon leur degré de transformation industrielle, ceux-ci sont tous ultra-transformés. Entrent également dans cette catégorie la pâte à tartiner, les gâteaux, les barres énergétiques, les saucisses, les poissons reconstitués, certaines marques de céréales, les boissons aux fruits, les yaourts aux fruits, les hamburgers, les hot dog, les pains emballés, la margarine ou encore, les préparations pour nourrissons (petits pots, purée...).
"Ultra-processed foods" comes from the NOVA classification that groups foods based on the degree of processing.
— Matthew Dalby, PhD (@MatthewJDalby) 5 février 2018
1. Unprocessed or minimally processed foods
2. Processed culinary ingredients
3. Processed foods
4. Ultra-processed food and drink productshttps://t.co/6qQBmEMmFT pic.twitter.com/VAc35HvUTv
Le succès de ces produits réside essentiellement dans le fait qu’ils sont peu coûteux et faciles à consommer. Un avantage non négligeable dans une société pressée, obsédée par les échéances, le gain de temps et les résultats instantanés. Aujourd’hui, les aliments ultra-transformés contribuent à plus de la moitié des apports énergétiques de la France, l’Allemagne, l’Espagne, les États-Unis ou encore le Royaume Uni.
Cette étude cependant, ne constitue qu’une première observation et "mérite une exploration attentive et plus poussée. Le lien de cause à effet reste à démontrer", nuance l’Inserm. D'autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte comme "par exemple, le tabagisme et une activité physique faible" qui "étaient bien plus répandus chez les participants qui consommaient une plus grande proportion d’aliments ultra-transformés".











