Hépatologie
Hépatite C : réduction de 79% du risque de cancer du foie sous antiviraux
Une nouvelle étude présentée cette semaine au Liver Meeting (Abstract 142), aux USA, révèle que l'éradication du virus de l'hépatite C induite par des médicaments antiviraux à action directe est associée à une réduction de 71% du risque de cancer du foie.
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Les infections chroniques à VHC et à VHB représentent environ 78% de tous les cas de cancer du foie dans le monde. Des chercheurs de l'Université de Washington, à Seattle, et du Puget Sound Healthcare System de Seattle ont mené une étude pour déterminer si l'éradication du VHC avec des antiviraux à action directe pourrait réduire le risque de cancer du foie chez les patients.
Quel impact sur l’éradication du virus ?
À ce jour, on ne savait pas si l'éradication du VHC par le biais du traitement par antiviraux à action directe (appelée réponse virologique prolongée) réduit vraiment le risque de cancer du foie chez les patients infectés de façon chronique par le VHC. Les chercheurs de cette étude ont également voulu comparer la réponse entre les différents protocoles à base d’antiviraux et les protocoles à base d'interféron. Les chercheurs ont prolongé leur analyse jusqu'en juin 2017 afin d'identifier davantage de cancers incidents, en particulier dans le groupe de traitement exclusivement par antiviraux à action directe.
Une comparaison des schémas thérapeutiques
Les chercheurs ont identifié 62 051 patients qui ont reçu 83 695 séquences de traitement antiviral dans le système de santé du Puget Sound de 1999 à 2015. Les données incluaient 35 873 schémas thérapeutiques à base d'interféron, 26 178 schémas mixtes (interféron et antiviraux à action directe) et 21 644 schémas exclusivement antiviraux à action directe.
Ils ont utilisé un modèle de régression de Cox pour déterminer le niveau d'association entre l'éradication du VHC et le risque de cancer du foie après ajustement pour un grand nombre de facteurs de confusion potentiels.
La cirrhose augmente le risque de cancer
L’équipe canadienne a identifié 3 271 cas nouveaux de cancer du foie diagnostiqués au moins 180 jours après le début du traitement antiviral au cours d'un suivi moyen de 6,1 ans. L'incidence du cancer du foie était plus élevée chez les patients cirrhotiques (3,25 pour 100 patients-années) que dans les autres groupes : cirrhose et réponse virologique soutenue (1,97), absence de cirrhose et d'échec thérapeutique (0,87) et absence de cirrhose et de réponse virologique soutenue (0,24).
Les patients atteints d'hépatite C peuvent déjà avoir développé une cirrhose ou une fibrose avancée avant l'éradication de l'hépatite C, ce qui peut les exposer à un risque de cancer du foie même après l'éradication de l'hépatite C.
Nette réduction du risque de cancer
Surtout, une réponse virologique soutenue a été associée à une diminution significative du risque de cancer du foie dans les modèles multivariés indépendamment du fait que le traitement antiviral était uniquement antiviraux à action directe (hazard ratio ajusté [AHR] 0,29, IC 95% 0,23-0,37), antiviraux à action directe + interféron (AHR 0,48, IC 95% 0,32-0,73) ou seulement interféron (AHR 0,32, IC 95% 0,28-0,37).
Des études récentes ont suggéré un risque accru de cancer du foie chez les patients infectés par le VHC qui ont été traités avec les nouveaux antiviraux à action directe. Dans cette étude, en traitement par antiviraux à action directe ou antiviraux à action directe + interféron n'a pas été associée à un risque accru de cancer primitif du foie par rapport à l'administration d'un traitement à base d'interféron seul.











