Neurologie
Epilepsie : la lamotrigine peut être substituée sans risque
Dans le contexte d’une association antiépileptique, les génériques sont bioéquivalents à la lamotrigine et peuvent la substituer sans problème apparent.
- © INS UMR1106 Inserm/AMU.
Dans un essai clinique randomisé sur 50 adultes souffrant d'épilepsie traitée par une association, une bioéquivalence entre la lamotrigine de marque et ses génériques a été établie sur 2 mesures pharmacocinétiques clés (zone sous la courbe concentration-temps et concentration maximale). C’est la conclusion d’une étude parue dans JAMA neurology.
Une étude en cross-over
L’étude EQUIGEN est une étude de pharmacocinétique, prospective, randomisée en cross-over, réalisée dans 5 centres universitaires américains. Cinquante adultes (≥ 18 ans) souffrant d'épilepsie qui prenaient d’autres antiépileptiques et qui ne recevaient pas de lamotrigine ont été inclus. Chaque participant a été randomisé dans l’une des 3 séquences de substitution, chacune comprenant 6 périodes durant lesquelles des prélèvements de sang ont été réalisés avant et après l'administration du médicament. Le critère principal était la bioéquivalence entre les produits et 49 participants ont été inclus dans les analyses en intention de traitement. La concentration plasmatique maximale (Cmax) et la zone sous la courbe concentration-temps (AUC) ont été comparées. La bioéquivalence moyenne a été établie si les IC à 90% des ratios des 2 produits étaient dans des limites d'équivalence (80% -125%).
Génériques bioéquivalents
Sur les 50 participants randomisés, 49 (98%) ont reçu 3 types de lamotrigine et ont effectué au moins 3 évaluations pharmacocinétiques. Les 3 lamotrigines testées ont été considérées comme bioéquivalentes car les IC 90% étaient dans des limites d'équivalence (limites d’IC plus basses et plus élevées : Cmax = 92,6% et 110,4% ; AUC0-96 = 96,9% et 101,9%).
Les tests répliqués n'ont démontré aucune différence significative pour la variabilité intra-sujet entre les 3 produits (rapports de vraisemblance, χ22 pour les variables log-transformées : AUC0-96, 2.58, Cmax, 0.64 et AUC0-∞, 4.05; P ≥ .13) et les 3 lamotrigines étaient également similaires en termes de bioéquivalence moyenne sans interaction sujet (Cmax = 0.00 ; AUC0-96 = 0.54 et AUC0-∞ = 0.36 ; P ≥76).
En pratique
La substitution des médicaments antiépileptiques par des génériques est un problème qui reste très débattu. La substitution affecte ainsi à la fois les soins cliniques et les coûts globaux de la santé.
Cette étude fournit la démonstration que les produits génériques de lamotrigine étudiés sont bioéquivalents (80% -125%) lorsqu'ils sont testés chez des adultes souffrant d'épilepsie et prenant d’autres médicaments antiépileptiques en même temps.
La lamotrigine semble pouvoir être substituées par des génériques dans ce contexte.











