Pédiatrie
Jeune enfant : pas de lien entre taux de vitamine D et infections respiratoires
Chez les enfants de 1 à 5 ans en bonne santé, l'administration quotidienne de 2000 UI de 25 OH vitamine D ne réduit pas la fréquence des infections respiratoires des voies aériennes supérieures en hiver par rapport à 400 UI
- CLOSON DENIS/ISOPIX/SIPA
Dans un essai clinique randomisé multicentrique sur 703 enfants de 1 à 5 ans en bonne santé publié dans le JAMA, le nombre d'infections virales des voies aériennes supérieures confirmées en laboratoire n’est pas diminué dans le groupe vitamine D à dose élevée par rapport au groupe témoin. Il s’agit d’un essai clinique randomisé mené pendant les mois d'hiver chez les enfants âgés de 1 à 5 ans inscrits dans « TARGet Kids! », un réseau de recherche en soins primaires à Toronto, au Canada.
Une étude randomisée dose élevée vs dose standard
Trois cent quarante neuf participants ont été randomisés pour recevoir 2000 UI / j de supplémentation orale en vitamine D (groupe dose élevée) et 354 pour recevoir 400 UI / j (groupe dose standard) pendant au moins 4 mois entre septembre et mai. Le critère principal a été le nombre d'infections virales des voies respiratoires supérieures confirmées en laboratoire (écouvillonnage nasal), collectés par les parents pendant les mois d'hiver. Les critères secondaires comprenaient le nombre d'infections grippales, d'infections non influenzae, de maladies des voies aériennes supérieures signalées par les parents et les taux sériques de 25-hydroxyvitamine D.
Pas de différence significative
Le nombre moyen d'infections par enfant des voies aériennes supérieures confirmées en laboratoire est de 1,05 (IC à 95%, 0,91-1,19) dans le groupe dose élevée et de 1,03 (IC à 95%, 0,90-1,16) dans le groupe dose standard (différence entre les groupes de 0,02 (IC à 95%, -0,17 à 0,21).
Il n'y a pas de différence statistiquement significative du nombre d'infections confirmées en laboratoire entre les groupes (RR = 0,97; IC 95%, 0,80-1,16). Il n'y a pas non plus de différence significative pour le nombre d’épisodes d’infections des voies aériennes supérieures signalées par les parents entre les groupes (625 pour le groupe dose élevée contre 600 pour le groupe dose standard, RR = 1,01, IC 95%, 0,88-1,16).
À la fin de l'étude, les taux sériques de 25-hydroxyvitamine D sont de 48,7 ng / mL (IC à 95%, 46,9 à 50,5 ng / mL) dans le groupe forte dose et 36,8 ng / mL (IC à 95%, 35,4-38,2 ng / mL) dans le groupe dose standard.
En pratique
Les études épidémiologiques mettent en évidence une association entre des taux bas de 25-hydroxyvitamine D et un risque élevé d'infections virales des voies aériennes supérieures chez le jeune enfant. L’étude visait donc à voir si une supplémentation en vitamine D plus importante en hiver permettait de réduire le risque de ces infections chez ces mêmes enfants.
Cette étude de supplémentation démontre, comme dans d’autres domaines, que la supplémentation en vitamine D ne réduit pas ce risque d’infection et que cette association est donc fortuite. En conséquence, les résultats de cette étude bien menée ne permettent pas de conseiller d’augmenter les apports en vitamines D par rapport à ceux qui sont recommandés chez le jeune enfant.











