Pneumologie

BPCO : surmortalité même chez les personnes non diagnostiquées

L'existence d'un trouble ventilatoire obstructif non encore diagnostiqué est associée à un surrisque de mortalité si l'on compare aux individus sans syndrome obstructif, selon une étude réalisée aux Etats-Unis.

-Actualités-

Par le Dr Denis Boucheny
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Andres Kudacki/AP/SIPA

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21 Décembre 2015

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Nicolas Roche, pneumologue, Groupe hospitalier Cochin, Paris : Les données du problème du dépistage et de la détection précoce de la BPCO.

Une maladie obstructive même non diagnostiquée serait associée à un surrisque de mortalité. Pour parvenir à ce résultat, les auteurs de l'étude ont analysé une population générale d'un âge compris entre 20 et 79 ans ayant participé à une grande enquête de santé, nommée NHANES. Les participants ont eu une spirométrie qui a permis de diagnostiquer ceux atteints d'une obstruction bronchique chronique. Les auteurs ont ensuite déterminé la proportion de personnes qui avaient déjà un diagnostic médical d'obstruction bronchique. Ils ont ensuite étudié la survie à long terme selon que l'obstruction bronchique était connue ou méconnue. Cette enquête a été réalisée au cours de deux périodes : 1988-1994 et 2007-2012.

Deux personnes sur trois ne sont pas diagnostiquées

Premier constat de ce travail, la maladie bronchique obstructive non diagnostiquée est courante chez les adultes et son incidence est demeurée inchangée au cours de deux décennies, malgré les efforts des médecins. En effet, 71,2 % ont été diagnostiquées entre 1988-1994 et 72 % entre 2007-2012.

Les auteurs ont ensuite retrouvé un certain nombre de facteurs liés au non diagnostic de la maladie : une qualité de vie préservée, l'absence de comorbidités, une fonction respiratoire correcte et le fait d'appartenir à une minorité ethnique.

Augmentation du risque de décès de 23 %

Enfin, qu'elles soient diagnostiquées ou non diagnostiquées, les personnes porteuses d'une obstruction bronchique avaient un risque accru de mortalité au cours du suivi qui a duré 15 ans. Ce risque était multiplié par 1,2 en cas de non diagnostic versus 1,7 pour les sujets diagnostiqués. L'augmentation du risque de décès est de 23 % chez les personnes non diagnostiquées comparée à une population contrôle sans obstruction bronchique.

Les auteurs concluent que l'existence d'une maladie obstructive même non diagnostiquée est associée à un surrisque de mortalité. Lutter contre ce sous-diagnostic pourrait peut-être agir sur la mortalité. Une pièce supplémentaire à apporter au dossier complexe de la détection précoce de la BPCO.

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Nicolas Roche : "L'existence d'une maladie obstructive même non diagnostiquée est associée à un surrisque de mortalité..."

D'après un entretien avec le Pr Nicolas Roche, pneumologue, Groupe hospitalier Cochin, Paris

Martinez CH, Mannino DM, Jaimes FA, Curtis JL, Han MK, Hansel NN, et al. Undiagnosed Obstructive Lung Disease in the U.S.: Associated Factors and Long-term Mortality. Ann Am Thorac Soc [Internet]. 2 nov 2015 [cité 8 nov 2015];