Infectiologie
Listériose : une morbi-mortalité plus importante qu’attendue
Une cohorte prospective française, la plus large à ce jour, objective une sévérité de la listériose plus importante que reportée précédemment avec notamment une très forte morbi-mortalité néonatale ou lors des neuro-listérioses.
- alexraths/epictura
La cohorte française MONALISA révèle que les infections a listériose est responsable d’une forte morbi-mortalité. Les infections néonatales sont responsables dans plus de 80% des cas de décès néonataux ou de complications graves, et lors des neuro-listérioses seul 39% des patients survivent avec récupération complète. C'est ce qui ressort d'une étude publiée dans le Lancet infection.
Première cohorte prospective française
Cette étude de cohorte prospective a analysé, grâce au Centre national de référence des Listeria, les cas déclarés entre novembre 2009 et juillet 2013 de listériose en France. Au total 1063 cas ont été déclaré dont 869 ont accepté de participer à l’étude. 4 groupes ont été analysé : bactériémie, neuro-listériose, infection materno-fœtale, et autre. La morbi-mortalité a été analysé ainsi que l’impact des traitements ou les facteurs prédictifs.
Les infections materno-foetales
Sur 107 infections materno-fœtales aucun décès maternel n’a été répertorié. L’analyse montre : 24 % de morts fœtales, 65% de complications de la délivrance avec détresses fœtales ou prématurités. Les morts fœtales ont toutes eu lieu pour des infections avant la 29ieme semaines et durant les 2 premiers jours d’hospitalisation.
Neuro-listériose et bactériémie
La mortalité a 3 mois est estimé à 46% en cas de bactériémie et à 30% pour la neuro-listériose. Les paramètres prédictifs les plus important sont le cancer, la défaillance multi-organe, la monocytopénie, et la présence d’une bactériémie associée à la neuro-listériose.
Un autre enseignement de l’analyse est l’effet bénéfique sur la mortalité d’un traitement par beta-lactamine et gentamicine avec une augmentation significative de la survie de 3.3 et 1.3 respectivement. Au contraire un traitement par dexamétasone est associé à une augmentation significative de la mortalité.
En pratique
Il s’agit de la première cohorte française prospective d’une telle ampleur s’intéressant aux facteurs prédictifs et a la morbi-mortalité de la listériose. Le première enseignement est l’impact plus important qu’attendu de cette infection.
De plus, les résultats insistent sur l’intérêt de l’association beta-lactamine et gentamicine afin de diminuer le risque de morbi-mortalité aussi bien lors d’infections avec bactériémie ou atteinte neurologique. Il faut bien sûr surveiller la fonction rénale, mais le bénéfice est net et proportionnel à la durée. La dexamethasone , qui doit être initiée lors de toute méningite bactérienne, selon les recommandations européennes, doit ensuite être arrêtée lorsque le diagnostic de neuro-listériose est posé.
Cette pathologie, au pronostic pauvre, doit nous inciter à la vigilance avec un diagnostic le plus précoce possible et un traitement standardisé et adapté.











