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Biothérapie, psoriasis et risque de cancer : des données rassurantes

Une étude de cohorte suédoise rapporte une incidence très faible de premier cancer chez les patients avec un psoriasis traité par biothérapie, anti-TNF et anti-IL-17 et anti-IL-23.

  • tumeyes/iStock
  • 26 Novembre 2025
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    Le risque de cancer sous biothérapie fait l’objet d’une surveillance d’autant plus étroite qu’un risque accru de survenue de tumeurs malignes est habituellement rapporté chez les patients atteints de psoriasis.

    Une étude de cohorte menée à partir des registres suédois, dont les résultats sont publiés dans une lettre de recherche du JAMA, sont à cet égard très rassurants.  Dans ce travail, les auteurs, pour éviter les risques de biais, se sont intéressés aux seuls patients ayant un psoriasis nouvellement traité par une biothérapie.

    Le critère d'évaluation principal était la survenue de tout premier cancer (à l'exclusion des carcinomes cutanés non mélanome).

    Près de 3000 nouveaux utilisateurs

    Quelque 2 878 nouveaux utilisateurs (62,8 % d’hommes, âge moyen de 44,6 ans) ont été inclus dans la cohorte : 2 001 ayant débuté un traitement par adalimumab, 286 par sécukinumab et 591 par ustékinumab.

    Au terme d’un suivi de 12 mois, les nombre de premiers cancers diagnostiqués ont été respectivement de 36 (4 120 personnes-années), 5 (706 personnes-années) et 10 (2 242 personnes-années) dans les groupes adalimumab, sécukinumab et ustékinumab.

    Les risques absolus de cancer standardisés à 5 ans (évalués en ajustant sur l’âge, le sexe et la présence ou non d’un rhumatisme psoriasique) étaient de 0,040 (IC 95 %, 0,024-0,056) pour l'adalimumab, de 0,036 (IC 95 %, 0,005-0,066) pour le sécukinumab et de 0,024 (IC 95 %, 0,009-0,040) pour l'ustékinumab.

    Les estimations standardisées suggèrent un risque de cancer à 5 ans inférieur de 41 % (IC à 95 %, -1 % à 82 % ; p = 0,06) avec l'ustékinumab comparativement à l'adalimumab, et inférieur de 12 % (IC à 95 %, -69 % à 93 % ; p = 0,77) avec le sécukinumab par rapport à l'adalimumab.

    En se basant sur un suivi de 24 mois, les estimations standardisées suggèrent un risque de cancer à 5 ans inférieur de 56 % (IC à 95 %, 24 %-88 % ; P < 0,001) sous ustékinumab comparativement à l'adalimumab.

    En phase avec des résultats antérieurs

    Les auteurs indiquent que leurs résultats concordent ceux d’une étude antérieure qui avait montré que les anti-TNF étaient associés à un risque plus élevé de certains cancers comparativement aux anti-IL-17 et anti-IL-23.

    Mais au total, aucune différence substantielle de risque de cancer entre les groupes de traitement n’est constatée et cette étude de cohorte apporte un signal cliniquement rassurant dans un contexte d'utilisation croissante des inhibiteurs de l'IL-17.

     

     

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