Diabétologie
Obésité : l’ANSM interdit les contrefaçons de produits amaigrissants
L’Agence du médicament alerte sur l'existence de contrefaçons potentiellement toxiques de médicaments anti-obésité sur Internet. Elle lance des actions pour en interdire la vente et protéger les consommateurs.
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Des patchs miracles pour perdre du poids ? Des stylos injecteurs sans ordonnance ? Derrière ces produits soi-disant amaigrissants qui circulent librement sur Internet se cachent souvent des contrefaçons potentiellement dangereuses.
Dans un communiqué publié ce 19 novembre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Elle dit avoir pris "des mesures de police sanitaire afin de suspendre la mise sur le marché, la distribution, la détention en vue de la vente, l’importation, l’exportation, l’exploitation et la publicité" des produits présentés comme des traitements antiobésité.
Des produits illégaux et potentiellement toxiques
Sont visés plusieurs sites associés à des sociétés basées à Hong Kong, dont clairezon.com, slimsculed.com ou encore sainetbeau.com. Toutes ces plateformes proposent illégalement des imitations de médicaments comme Ozempic, Wegovy ou Mounjaro, qui sont délivrés en pharmacie uniquement sur ordonnance. Problème : leur composition est incertaine, leur efficacité inexistante, et leur dangerosité bien réelle.
L’ANSM a en effet analysé plusieurs patchs achetés en ligne censés contenir des analogues de GLP-1, substances utilisées dans le traitement du diabète et de l’obésité sévère. Verdict : "Cette substance n’a pas été retrouvée lors de nos analyses, ni aucune autre substance à visée amaigrissante", souligne l’agence du médicament. D’autant plus que le "caractère trompeur est renforcé par la présence sur certains produits du logo de l’ANSM". Ces produits, "frauduleux" donc, pourraient même contenir "d’autres substances nocives pour la santé", selon l’agence.
Des géants du e-commerce dans le viseur
Pour Alexandre de la Volpilière, directeur général adjoint de l’ANSM, "vous mettez votre vie en danger" en utilisant ces produits. Sur France Info, le professeur Boris Hansel, nutritionniste à l’hôpital parisien Bichat, prévient : "Dès lors que vous les achetez effectivement sur Internet, vous ne savez pas ce qu’il y a dedans." Au-delà du risque sanitaire, c’est même parfois une escroquerie pure et simple : colis jamais reçu, données bancaires piratées…
Face à ces dérives, que l’agence avait déjà dénoncées en septembre dernier, l’ANSM multiplie les actions : signalements sur la plateforme Pharos du ministère de l’Intérieur, saisie du procureur de la République, retrait des produits par des géants du e-commerce comme eBay, Cdiscount ou Amazon sur leur Marketplace. Et l’agence prévient : "Ces actions pourront être reproduites pour chaque nouveau signalement." L’objectif est clair : couper l’herbe sous le pied des trafics.











